L’Echo et Stratec ont dernièrement publié un projet d’extension du métro à Bruxelles.
L’objectif: disposer en 2040 d’un réseau métro de 8 lignes pour un coût d’investissement de 12 milliards d’euros.
Interpellation de M. Marc LOEWENSTEIN, Député bruxellois DéFI, à M. Pascal SMET, Ministre chargé des Travaux publics, de la Mobilité et des Transports.
Concerne : La création de nouvelles lignes de métro en Région bruxelloise
Un article en ligne de l’Echo en date du 03 juin 2016 intitulé « Bruxelles mérite un métro rationnel » revient sur la problématique de la mobilité et plus précisément sur notre réseau métro actuel qui comporte 59 stations, quarante ans après sa mise en service. L’article, prospectif, propose des pistes en vue de développer davantage notre réseau.
La proposition vise à rationnaliser le réseau existant et réaliser les projets actuellement prévus.
Si la Région bruxelloise a lancé l’extension vers le nord et la transformation en métro de l’axe de pré-métro nord-sud, la proposition de l’Echo défend surtout la création de lignes supplémentaires afin d’assurer une desserte pour les quartiers non desservis.
Ainsi quatre lignes supplémentaires verraient le jour en vue d’assurer une desserte plus optimale. Avec un objectif à l’horizon 2040 : un réseau composé de 8 lignes : (1) Erasme-Hermann-Debroux, (2) Laerbeek-Wiener, (3) Bordet-Fort Jaco, (4) Tour Japonaise-Calevoet, (5) Neerpede, (6) Roi Baudouin, (7) Prince de Liège, (8) Zavelenberg-Joli-Bois. Projet très ambitieux lorsque l’on sait que la concrétisation de la prolongation du métro vers le nord est prévue pour 2025.
Sur le plan budgétaire, l’Echo évalue son projet global à 12,09 milliards €. Il conclut sa communication comme suit : « L’an dernier, la Région bruxelloise a adopté un plan d’investissements de 5,2 milliards sur dix ans pour les transports en commun. En étalant le projet du nouveau métro sur vingt-cinq ans, soit une finalisation à l’horizon 2040, l’investissement avoisinerait donc 480 millions d’euros par an. Et ce n’est pas, en regard des montants existants, exorbitant. Voici donc un métro rationnel et tout à fait réalisable… ».
Quelque que soit le réseau finalement mis en place et la pertinence des projections financières, nous devons également avoir une réflexion sur le mode de transport à développer et de la vision que l’on veut avoir de notre ville, de notre région.
Peut se poser alors la question de l’œuf et de la poule : faut-il développer le métro dans les zones densément peuplées ou, au contraire, faut-il lancer le métro dans certaines zones pour les densifier ? Et quand bien-même les zones sont denses, à condition de ne pas défigurer les quartiers, des T4000 en site propre ne suffiraient-ils pas ?
Et si les questions sont ouvertes, il y a lieu de décider aujourd’hui pour voir réaliser les projets futurs au plus tôt dans une dizaine d’années.
Compte tenu de ce qui précède, Monsieur le ministre, j’aimerais vous poser plusieurs questions :
- Quelle est la position du gouvernement sur les schémas qui ont été présentés dans l’article de l’Echo ? Quid des différentes lignes qui sont proposées dans l’article: 8 lignes à l’horizon 2040 ? L’analyse d’un tel plan a-t-elle déjà été réalisée ? A-t-il un intérêt, notamment par rapport au développement de trams ou bus en sites propres, en termes de desserte des nouveaux quartiers, de rentabilité financière ?
- Quelles sont par ailleurs les différents projets dont la STIB dispose dans ses cartons en termes de métro ? En marge de la transformation en métro de l’axe Nord-Albert et de la prolongation du métro vers Haren, qu’en est-il notamment de l’état de la planification de la prolongation vers le Sud ?
- Enfin, le Gouvernement et la STIB ont-ils analysé les projections financières de l’Echo et de STRATEC qui évaluent le projet de transformation du réseau métro à 12 milliards € ? Leur modèle est-il tenable ?
Marc LOEWENSTEIN
Pour découvrir le compte rendu des débats, cliquez ici et choisissez la Commission de l’Infrastructure du 04/07/2016. Il est disponible quelques jours après la date du débat.
Source de la photo : L’ECHO