Les effets de l’envolée des prix de l’énergie sur le financement de la STIB

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En 2023, selon les projections actuelles, la STIB estime à 80 millions d’euros l’augmentation de sa facture d’électricité pour les 6 premiers mois de l’année. A cela, il faudra ajouté l’autre moitié, mais aussi les factures de gaz que la STIB utilise pour chauffer ses nombreux bâtiments. Il faudra aussi trouver un moyen de financer cela. Augmentation de la dotation régionale ? Des tarifs ? Les deux ?

Demande d’explications de M. Marc Loewenstein, Député bruxellois DéFI, à Mme Elke VAN DEN BRANDT, Ministre, chargée des Travaux publics, de la Mobilité et de la Sécurité routière.

Concerne : Les perspectives financières de la STIB au regard de l’envolée des prix de l’énergie

Je vous interrogeais l’an dernier sur les perspectives financières de la STIB au regard de la crise du Covid, de l’envol des prix de l’énergie et des mesures de « gratuité ». Je m’inquiétais des risques potentiels de ces facteurs cumulés pour les finances de la STIB, celles du gouvernement bruxellois, pour le portefeuille de celles et de ceux qui utilisent les services de la STIB et, par ricochet, pour les Bruxelloises et les Bruxellois.

À l’heure actuelle, la crise du Covid semble relativement loin derrière nous. Mais l’envolée des prix du gaz et de l’électricité, accélérée par la guerre en Ukraine et les chantages énergétiques liés, semble quant à elle sans fin et inquiète chaque entreprise, chaque décideur et chaque consommateur.

Pour ce qui est de l’étude au sujet de la quasi-gratuité pour une série de voyageurs de la STIB, sauf erreur de ma part, on reste en attente de celle-ci, puisque vous n’aviez pas encore de données portant sur une année complète en 2021.

Au sujet de la hausse des prix que je soulignais l’an dernier, vous déclariez devant cette commission le 9 novembre dernier :

“En ce qui concerne l’incidence de l’actuelle hausse des prix de l’énergie, la STIB a pris ses précautions : durant la crise sanitaire, elle a acheté à un prix avantageux l’électricité qu’elle utilisera au cours de l’année 2022. La STIB suit de près l’évolution des prix de l’énergie et adaptera sa stratégie d’achat pour les prochaines années aux récentes évolutions constatées. La STIB conclut périodiquement des contrats de couverture, par exemple des contrats d’échange dits « swap », afin de couvrir les possibles augmentations des coûts d’énergie. En janvier 2021, un nouveau contrat de ce type a été signé pour une période de trois ans. Couvrant l’évolution du prix du pétrole, il arrivera à échéance fin décembre 2023 ; à ce jour, il a permis une économie de 740.000 euros. Cette politique de couverture permet de limiter le risque d’évolution défavorable du coût de l’énergie.”

Ce 22 août, le Premier ministre Alexander De Croo annonçait au sujet de la flambée des prix énergétiques que “ces cinq ou dix prochains hivers seront difficiles”. Des entreprises réduisent leur production voire procèdent à des mises au chômage économique parce que les coûts de l’énergie les mettent à genoux. On est passé d’un prix de 20 euros/MWh avant la crise COVID à environ 200 euros/MWh aujourd’hui.

Dans une interview à La Libre le 28 septembre dernier, il y a donc 3 semaines, Brieuc de Meeûs précisait de son côté, alors que dans votre réponse de novembre dernier vous évoquiez un contrat stabilisant les prix jusqu’à la fin 2023, que l’impact de la hausse des prix de l’énergie allait peser sur les finances de la STIB. Il rappelait d’abord qu’elle consomme 250 millions de kilowattheures par an, soit l’équivalent de 70 000 ménages ; et que, si les caisses de l’année 2022 ne devraient pas trop souffrir dans la mesure où la Stib a acheté sa consommation annuelle avant la guerre en Ukraine, la situation s’annonce plus compliquée en 2023. En effet, selon les projections actuelles, il y aura une hausse de 80 millions d’euros alors que la STIB n’a acheté que la moitié de l’électricité dont elle a besoin. A cela, il faudra ajouté l’autre moitié, mais aussi les factures de gaz que la STIB utilise pour chauffer ses nombreux bâtiments.

Je souhaiterais vous poser les questions suivantes :

  • Comment se fait-il que la STIB connaisse une augmentation du prix de son énergie en 2023 alors que le contrat conclu en 2021 visant à maintenir des prix stables courait sur 3 ans, soit jusqu’à la fin de l’année 2023 ?
  • Comment la STIB adapte-t-elle actuellement sa stratégie d’achat ?
  • Les contrats de couverture, notamment les contrats dits “‘SWAP”, ne semblent plus couvrir les augmentations constatées des prix de l’énergie ? Quelles en sont les raisons ? Quelles sont les solutions ?
  • Quid du contrat couvrant l’évolution du prix du pétrole ? Continue-t-il à produire ses effets ?
  • Comment la STIB et la Région vont-ils faire face à ces augmentations de coûts ? Par une augmentation de la dotation dans la mesure où, selon l’accord budgétaire intervenu la semaine dernière, il n’y aura pas d’augmentation des tarifs et il y aura même une diminution des recettes puisque les abonnements seniors passeraient de 60€ à 12€ à par an ?
  • Plus globalement, comment abordez-vous cette problématique de la hausse des coûts de l’énergie dans le cadre de vos compétences, et quels sont les différents scénarios étudiés pour les mois à venir ?
  • Au sujet de la quasi-gratuité de la STIB pour une série de voyageurs, l’étude a-t-elle été réalisée ? Quelles en sont les conclusions ? Peut-elle nous être transmise ?

Marc LOEWENSTEIN


Pour découvrir le compte rendu des débats, cliquez ici et choisissez la Commission Mobilité du 18/10/2022. Il est disponible quelques jours après la date du débat.

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