La prévention des nuisances et des risques subis par les riverains lors de chantiers

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A deux reprises déjà ces derniers mois, j’ai interrogé le Gouvernement sur les nuisances subies par les riverains lors du chantier de la STIB sur l’avenue de l’Hippodrome et les leçons à tirer pour les chantiers à venir.

Si l’assurance de la Région ou de la STIB peut intervenir et dédommager les propriétaires de biens détériorés à cause des chantiers, nous nous devons de prendre des mesures pour prévenir les risques et éviter de devoir réparer a posteriori, avec toutes les tracasseries et lourdeurs que cela peut occasionner.

Question orale de M. Marc Loewenstein, Député bruxellois DéFI, à Mme Elke Van den Brandt, Ministre du Gouvernement bruxellois, chargée de la Mobilité, des Travaux publics et de la Sécurité routière et à M. Alain Maron, Ministre du Gouvernement bruxellois chargé de la Transition climatique, de l’Environnement, de l’Energie et de la Démocratie participative.

Objet : La prévention des nuisances et des risques subis par les riverains lors de chantiers

Le 3 juillet et 6 octobre 2020, j’interrogeais, par voie de question d’actualité et de demande d’explications, le Gouvernement sur les nuisances subies par les riverains lors du chantier de la STIB sur l’avenue de l’Hippodrome et les leçons à tirer pour les chantiers à venir.

Si l’assurance de la Région ou de la STIB peut intervenir et dédommager les propriétaires de biens détériorés à cause des chantiers, nous nous devons de prendre des mesures pour prévenir les risques et éviter de devoir réparer a posteriori, avec toutes les tracasseries et lourdeurs que cela peut occasionner. A titre d’exemple récent, l’effondrement d’immeubles de la rue d’Aubagne à Marseille provoqué par la négligence de la ville est la cause de 8 morts et de l’évacuation de 4.500 riverains.

Depuis le 29 juin 2020, l’avenue de l’Hippodrome à Ixelles a été l’objet de plusieurs interventions de la STIB et de Bruxelles Mobilité. Suite à des plaintes de la part de riverains portant sur de fortes vibrations, la STIB a alors veillé à modifier sa procédure d’intervention et réaliser des mesures vibratoires strictes pendant l’exécution du chantier.

Ce 5 janvier 2021, de nouveaux travaux ont commencé à proximité du rez-de-chaussée du numéro 167 de l’avenue. Selon la propriétaire des lieux, après un important bruit de fracas, une fissure est apparue sur le mur à côté de la porte d’entrée et la porte s’est déchaussée laissant apparaître un écart entre le chambranle et la porte. Le chef de chantier est venu voir les dégâts et a confirmé les faits, tout en redoutant ce qui pourrait survenir pour la suite de ce chantier.

Ces dégâts sont à mettre en parallèle avec les vibrations conséquentes qui ont ébranlé le quartier les 29 et 30 juin 2020 et où la norme de structure DIN-4150-3 a été dépassée essentiellement lors de la première phase des travaux. Au rez-de-chaussée de cet immeuble, tout un service à thé s’était brisé en conséquence des fortes vibrations. Au 2ème étage, de nombreuses fissures avaient été alors constatées par le propriétaire. Et ces fissures enregistrées le 29 juin se sont élargies ce 5 janvier 2021.

Si les vibrations produites par les travaux du 5 janvier 2021 étaient beaucoup moins importantes que celles des 29 et 30 juin 2020, les dégâts provoqués semblent beaucoup plus manifestes.

Cette situation démontre que, si des actions ont été prises par la STIB suite aux plaintes des riverains durant le chantier de l’été dernier, la Région ne semble pas avoir tenu compte des incidents passés et de la structure de cette voirie fragile comprenant de vieilles bâtisses.

Enfin, Bruxelles Environnement ne semble pas disposer d’un outil d’urgence qui pourrait contribuer à sauver des bâtiments et des vies.

Compte tenu de ce qui précède, j’aimerais vous poser les questions suivantes :

  • Quels sont les outils à disposition de la Région et de la STIB pour prévenir les risques liés à un chantier et préserver l’intégrité physique des bâtiments. Est-ce que, pour les chantiers dits « normaux », on agit de la même manière sur toutes les voiries ou des mesures particulières sont prises s’il s’agit d’une voirie où les immeubles sont davantage susceptibles d’être impactés ?
  • Bruxelles Environnement prévoit-il de mettre en place un outil d’urgence pour répondre rapidement aux inquiétudes de riverains subissant les nuisances de certains types de chantier ? Un service d’urgence ouvert 7/7 peut-il être organisé au sein de Bruxelles Environnement afin de permettre aux riverains d’alerter l’administration et que celle-ci puisse réagir au plus vite ?
  • Par ailleurs, certains élus locaux ixellois ont exprimé leur souhait de voir déplacer le dépôt de tram situé aujourd’hui sur l’avenue de l’Hippodrome. Est-ce qu’une telle option est étudiée par la STIB ? Quelles sont les alternatives possibles ?
  • Enfin, il y a des craintes de riverains par rapport au passage à venir des nouveaux trams TNG, plus lourds que les trams actuels. Une étude a-t-elle été réalisée quant à l’impact du passage de tels trams sur cette fragile avenue de l’Hippodrome ?

La situation vécue avenue de l’Hippodrome mérite à mon sens d’être davantage objectivée qu’aujourd’hui. Il y a une méfiance de la part des riverains lorsque la STIB met en avant des données dans la mesure où elle la considère comme juge et partie. De leur côté, certains riverains ont financé un rapport MoDyVa qu’ils considèrent mal interprété par la STIB qui, selon eux, en minimiserait les conclusions.

Les riverains ont le sentiment que leur vécu quotidien et les nuisances subies tant pour eux que pour leurs biens ne sont pas suffisamment prises en compte par la STIB. Il demande une objectivation transparente des mesures de leur confort (norme DIN 4150-3) et de la stabilité des bâtiments (norme DIN 4150-2).

En tant que pouvoir public, il est de notre responsabilité de mettre en place une procédure qui tienne compte autant aux intérêts de la STIB qu’à la sécurité et la santé des riverains.

Si le développement du tram est important et améliore la qualité du service aux usagers, cela ne doit pas se faire coûte que coûte, au détriment de la qualité de vie des habitants devant qui il passe. Le choix des voiries est important. Celles-ci doivent pouvoir supporter ce type de charroi lourd et les analyses préalables doivent se faire avec le plus grand sérieux et la plus grande objectivité.

Outre le cas de l’av. de l’Hippodrome qui fait l’objet de ma question, je pense au projet de tram à Neder-Over-Hembeek et au passage prévu du tram dans les rues Vekemans et de Hembeek.

Si notre souci partagé est l’amélioration de la qualité de vie à Bruxelles, ces préalables ont toute leur importance.

Marc LOEWENSTEIN


Pour découvrir le compte rendu des débats, cliquez ici et choisissez la Commission Mobilité du 23/03/2021. Il est disponible quelques jours après la date du débat.

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