L’accessibilité des infrastructures et des équipements de la STIB

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En décembre 2014, le Centre interfédéral pour l’égalité des chances et le Collectif Accessibilité Wallonie Bruxelles (CAWaB) ont publié un rapport sur l’accessibilité des infrastructures et des équipements de la STIB. Ce rapport a été transmis au Directeur général de la STIB et au Ministre bruxellois de la Mobilité. Comment y répondent-ils?

Interpellation de M. Marc LOEWENSTEIN, Député bruxellois FDF, à M. Pascal SMET, Ministre, chargé des Travaux publics, de la Mobilité et des Transports.

Concerne : L’accessibilité des infrastructures et des équipements de la STIB

En décembre 2014, le Centre interfédéral pour l’égalité des chances et le Collectif Accessibilité Wallonie Bruxelles (CAWaB) ont publié un rapport sur l’accessibilité des infrastructures et des équipements de la STIB pour les personnes en situation de handicap.

Ce rapport a été transmis au Directeur général de la STIB et au Ministre bruxellois de la Mobilité. Il fait état de constats concernant l’ensemble du réseau, l’accès aux métros, trams, bus et taxibus, ainsi qu’à l’information et à la communication.

Je ne vais évidemment pas exposer ici les 12 pages de constats et de recommandations, le Gouvernement est en possession de ce rapport. Je l’invite néanmoins, dans sa réponse, à en tenir compte, en plus des points exposés ci-après.

  • La consultation des personnes handicapées et des associations expertes en accessibilité n’est ni systématique, ni suffisamment développée. En conséquence, certains nouveaux investissements ne répondent toujours pas aux impératifs des personnes en situation de handicap.
    Absence d’un état des lieux intégral de l’accessibilité du réseau, pour tous les types de handicaps confondus, état des lieux nécessaire au développement d’un plan d’actions efficace.
    Les enquêtes de satisfaction 2013 et 2014 n’ont pas sondé la satisfaction des usagers concernés par la problématique du handicap ou de la réduction de mobilité.
    Comment le Gouvernement prévoit-il de prendre en compte les observations des personnes handicapées ?
  • Le rapport relève l’obstacle qu’est le franchissement de l’écart vertical et horizontal entre le quai et la rame de métro. Cette situation est-elle connue et des solutions sont envisagées ?

    Si les aménagements ne sont pas là, un service d’assistance humaine (prévue à l’article 39.1 du contrat de gestion 2013-2017) est aujourd’hui accessible au niveau du réseau métro. Seulement, il fonctionne sur réservation et via un numéro de téléphone surtaxé ; et il exclut d’emblée les personnes ayant des déficiences auditives. Prévoit-on passer à un système plus adapté et moins coûteux ?
  • Concernant l’accès aux trams, les T3000 et T4000 sont équipés de 2 rampes automatiques et de boutons d’appel pour permettre un embarquement autonome. Seulement, ces appareils sont restés inactivés depuis leur présence en réseau et la rampe d’accès du côté gauche n’est pas en face de la rampe du côté droit du tram, ce qui pose problème lorsqu’il faut sortir de l’autre côté puisque la personne à mobilité réduite doit traverser tout le tram pour sortir, ce qui est, vous l’avouerez, difficilement faisable, de surcroît dans un tram bondé. Y a-t-il une explication à cette inactivité du système et à la logique de placement des rampes ? Quid pour le futur ? Quand ces appareils seront-ils activés ?
    Par ailleurs, certaines nouvelles constructions sont, selon ce même rapport, inadaptées (ex : arrêt Eurocontrol (construit en 2014) et l’arrêt Bienfaiteurs, sur la ligne de tram 62).
  • Quant au service « porte à porte » Taxibus (mis en place en 1976), certaines améliorations semblent encore nécessaires, comme la mise en fonction du système de réservation sur Internet pour les personnes ayant un déficit auditif, une gestion raisonnable des regroupements des passagers afin d’éviter l’allongement des trajets, l’ouverture du service le dimanche et les jours fériés, la révision des conditions d’accès jugées trop strictes par les usagers (12 points de réduction d’autonomie) et enfin, une politique tarifaire compatible avec le système de transport ordinaire (Chaque voyage coûte 1.70€, et l’usager doit prépayer minimum 10 voyages. Ce système est distinct du transport ordinaire. Il n’y a pas de possibilité d’abonnement, ni de réduction. La charge financière peut être lourde: à raison de 5 aller-retour par semaine, pendant un an, cela représente 884 €. A ces frais, peuvent s’ajouter les frais pour un abonnement de transport ordinaire). Pourriez-vous nous informer des initiatives prévues prochainement par la STIB pour répondre à ces observations ?

Je conclurai sur les différents problèmes mis en avant par l’accès aux informations utiles aux personnes en situation de handicap :

  • les informations relatives à l’accessibilité du réseau ne seraient pas actualisées sur le site web de la STIB et elles sont difficiles à trouver. Par ailleurs, ce site n’est pas labellisé AnySurfer.
  • lorsque des informations sont communiquées oralement dans les stations ou dans le matériel roulant, lors d’imprévus ou d’urgences, elles ne sont pas relayées par écrit pour les personnes ayant des déficiences auditives
  • la signalétique d’information et d’orientation est parfois mal positionnée ou incomplète.
  • le personnel des Bootik n’est pas sensibilisé à l’accueil des personnes en situation de handicap et ne pratique pas la langue des signes. Cela rend parfois difficile le renouvellement des abonnements des personnes handicapées bénéficiant d’un tarif réduit, puisque cette opération n’est autorisée que dans les Bootik.

Nous sommes face à des situations qui peuvent être assez pénibles pour les personnes qui les vivent au quotidien. Et autant c’est difficile pour une personne handicapée, autant c’est compliqué pour le personnel qui ne sait pas trop comment réagir.

Cette interpellation ne vise pas à dire que le Gouvernement reste inactif face à cette question de l’accessibilité mais il reste encore beaucoup de travail. On l’a vu dans le cadre des discussions budgétaires, l’installation des ascenseurs par exemple se poursuit dans le cadre du programme pluriannuel qui se termine en 2018 (en septembre 2014, 34 stations sur les 69 étaient équipées).

Par ailleurs, en attendant la mise en accessibilité des arrêts bus (article 41 du contrat de gestion), la STIB a développé le projet Accessibus. Aujourd’hui, 5 lignes sur les 7 promises sont fonctionnelles (12, 21, 48, 71, 84). Des bus adaptés y circulent, les chauffeurs ont en principe bénéficié d’une formation spécifique et le confort des voyageurs est sensiblement amélioré par le système vocal et visuel d’annonce des arrêts. Pourriez-vous me dire ce qu’il en est des 2 lignes encore à y intégrer ?

Dans les mesures à prendre, certaines sont beaucoup plus simples et bien moins coûteuses que d’autres. Il reste néanmoins utile de faire le point sur les chantiers encore à entamer et les priorités à se fixer.

Compte tenu de ce qui précède et outre mes questions ci-avant, j’aimerais interroger le Gouvernement sur les points suivants :

  • Quid de l’état des lieux de l’accessibilité du réseau à dresser par la STIB et Bruxelles-Mobilité et prévu à l’article 39.2 du Contrat de gestion pour le 1er janvier 2014 au plus tard ?
  • Pour ce qui concerne plus précisément le service d’assistance de la STIB dans le métro. Où en est l’étude ? Pourriez-vous m’informer de l’utilisation et du coût de ce service ? Combien de temps à l’avance l’usager doit-il réaliser sa réservation ? Une réservation par écrit (en ligne ou par sms) est-elle envisageable ? Est-ce envisageable de remplacer le numéro surtaxé par un call center gratuit? Combien de personnes recourent à ce service ?
  • Quelles sont les formations relatives aux PMR dont bénéficie le personnel de la STIB? Concernent-elles aussi l’entretien du matériel (lames électroniques, l’ouverture ordonnée des portes…)?
  • Est-ce que la satisfaction des usagers à mobilité réduite est évaluée? Si oui, comment ? Pourriez-vous enfin m’informer du suivi des plaintes déposées?

Je vous remercie pour vos réponses.

Marc Loewenstein

Pour découvrir le compte rendu des débats, cliquez ici et choisissez la Commission de l’Infrastructure du 9/03/2015. Il est disponible quelques jours après la date du débat.

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