Améliorer la mobilité et lutter contre la congestion dans et autour de Bruxelles ne se régleront pas qu’à coup de mesures contraignantes. Il est indispensable de mettre en place les conditions pour inciter les navetteurs à venir à Bruxelles en transports en commun. Dans ce cadre, le développement des parkings de dissuasion aux abords des gares est très attendu.
Demande d’explications de M. Marc LOEWENSTEIN, Député bruxellois DéFI, à Mme Elke VAN DEN BRANDT, Ministre, chargée des Travaux publics, de la Mobilité et de la Sécurité routière.
Concerne : La concertation avec la Flandre, la Wallonie et la SNCB pour le développement des parkings de dissuasion en dehors de Bruxelles
Pour l’année 2020, le Mini-Bru 2022 dresse le tableau suivant concernant la situation de l’emploi intérieur dans notre Région : sur 745.500 travailleurs en Région bruxelloise, 50,86% résident à Bruxelles, 31,13% en Flandre et 18,01% en Wallonie.
En 2019, une étude VUB-ULB estimait à environ 320.000 les navetteurs venant quotidiennement des autres Régions pour travailler à Bruxelles. Un tiers d’entre eux utilisaient le train pour venir travailler, et cet usage du train semblait aller de pair avec l’éloignement géographique. Prendre le train ne semblait pas aller de soi pour les navetteurs habitants une commune périphérique de notre Région. La question de l’accessibilité au train semblait constituer un frein à son usage.
L’installation de parkings P+R est présentée par Parking Brussels comme “une solution pratique pour passer de la voiture ou du vélo aux transports en commun”, “(u)n moyen idéal de circuler pour les Bruxellois, les navetteurs et les visiteurs qui veulent éviter les bouchons et les frais de stationnement en ville”. Le tout à “un prix attrayant dans un environnement sécurisé à la périphérie de Bruxelles”. Il existe 7 P+R en Région bruxelloise, pour un total de 4.127 places. La SNCB, dans son rapport 2020, mentionne 74.459 places de parking voitures aux abords des gares.
Le Plan Régional de développement urbain (PRDD) prévoit parmi les actions pour “soutenir les objectifs de réduction de la pression routière, d’amélioration des espaces publics, et du maintien du degré d’accessibilité interrégionale de l’ensemble des pôles et quartiers bruxellois”, la réalisation de P+R de l’ordre de 25.000 places dans l’espace métropolitain dont, 10.000 places P+R sur le territoire bruxellois.
Good Move mise sur les P+R, notamment pour les déplacements d’une distance supérieure à 25 kilomètres. Good Move précise notamment que “les localisations potentielles pertinentes pour les parkings de rabattement sont :
- Le plus en amont possible de la chaîne de déplacements, et donc en priorité, à l’échelle métropolitaine, au niveau des gares du réseau ferroviaire ;
- Les interfaces entre le réseau routier et le réseau de transport public structurant existant ou à créer, situées le plus proche possible du Ring.”
Enfin, notre Déclaration de politique générale précise que “La création de parkings de transit (P+R) doit se concevoir dans une optique métropolitaine et fera l’objet d’une concertation spécifique avec les régions flamande et wallonne ainsi qu’avec le Groupe SNCB. Il s’agit pour un P+R de participer à la limitation de l’utilisation de la voiture avec un report modal effectué au plus proche du lieu d’origine du déplacement et de proposer une tarification attractive et intégrée entre les transports en commun et le stationnement. Concernant le développement du Ring, la Région exigera que (…) les Régions s’accordent sur les objectifs communs (…). Le réaménagement du Ring doit être lié à un projet de mobilité plus large, intégrant les transports publics et le vélo ainsi que les parkings de transit, de manière à favoriser un report modal de la voiture individuelle vers des modes alternatifs.”
J’en viens à mes questions :
- Une étude à jour des modes de déplacement et de stationnement des navetteurs des trois Régions, notamment dans le contexte post-Covid, est-elle disponible ?
- Disposez-vous d’un tableau de la situation des parkings de transit dans l’aire géographique de la Communauté métropolitaine ?
- Qu’en est-il de la concertation avec les régions flamande et wallonne ainsi qu’avec le groupe SNCB pour la création de parkings de transit/de dissuasion en périphérie bruxelloise ou, là où c’est nécessaire, plus encore en amont ?
- Enfin, à moins que Beliris ne finance que des projets sur le territoire des 19 communes bruxelloises, des discussions sont-elles ouvertes ou prévues avec Beliris , ou à tout le moins avec le Fédéral de manière plus large, pour une intervention éventuelle dans la création de parkings de dissuasion dans l’aire géographique de la Communauté métropolitaine ?
Je vous remercie pour vos réponses.
Marc LOEWENSTEIN
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