Intervention de Marc Loewenstein, conseiller communal MR-FDF, dans le cadre de la motion relative à l’élargissement du Ring Nord
Madame,
Monsieur,
Je tiens à souligner l’intérêt de cette motion. Elle démontre bien – et tant le FDF que le MR l’ont affirmé à maintes reprises – que quand on parle de mobilité à Bruxelles, on ne peut pas se retrancher derrière un territoire exigu des 19 communes de la Région bruxelloise, il faut voir plus large. De même, quand on parle de mobilité autour de Bruxelles, on ne peut pas se retrancher derrière le caractère territorial de cette compétence et ne pas se concerter avec la Région voisine.
Or, c’est tout de même incroyable que le gouvernement flamand agisse en solo et prenne l’initiative de lancer une procédure de consultation dans le cadre de ce projet en pleine période de vacances, ceci, alors qu’en Région bruxelloise, les procédures de concertation et d’avis en matière d’urbanisme et d’environnement sont suspendues entre le 15 juillet et le 15 août.
Cette manière d’agir vide la procédure d’avis de sa portée réelle puisqu’en cette période d’été, les habitants, les comités de quartier et les différentes autorités locales concernés n’ont pas la possibilité d’organiser une large information et de recueillir les avis.
La Région flamande n’a donc pas hésité à aller de l’avant dans un projet qui concerne tout autant la Région bruxelloise que la Région flamande.
Fort heureusement aujourd’hui, l’enquête publique est prolongée jusqu’au début du mois de novembre et nous espérons que les intérêts des Bruxelloises et Bruxellois seront bien défendus par le gouvernement régional, ce qui n’est pas gagné vu les réponses très éloignées, pour ne pas dire contradictoires des Ministres bruxellois Smet et Huytebroeck, respectivement compétents pour la mobilité et l’environnement, lors d’une question d’actualité au Parlement bruxellois le 18 juillet dernier.
Dans la situation de congestion dans laquelle Bruxelles risque de sombrer dans quelques années si rien ne change, il est impératif que le gouvernement bruxellois affirme plus clairement sa volonté de réduire sensiblement le trafic routier entrant dans la Région bruxelloise, plus particulièrement celui qui est dû à l’entrée chaque jour des quelques 400 000 navetteurs.
Outre le projet de RER qui a du mal à voir le jour, des mesures plus volontaires doivent être engagées. Elles peuvent aller des zones de basses émissions où seuls les véhicules les moins polluants pourront circuler, à l’instauration éventuelle d’un péage urbain, à la création de parking de dissuasion en bordure de Région, ou encore, à l’incitation à l’usage de moyens de transports doux comme le vélo ou la marche à pied pour les petites distances.
Certaines mesures peuvent sembler impopulaires au moment où elles sont prises, mais lorsqu’on parle de mobilité, il faut voir à moyen et long terme. L’impopularité passagère peut rapidement se transformer en applaudissements lorsque les résultats suivent.
Pour en revenir à cette motion, même si elle semble avoir été déposée, comme l’a affirmé hier en commission Madame la bourgmestre, en solidarité avec les autres communes, et plus particulièrement la commune de Jette qui a adopté le même texte, ce projet d’élargissement du Ring entre l’autoroute de Liège (E40) et celle d’Anvers (E19), qui fait partie d’un projet plus global d’augmentation de la capacité du Ring depuis le carrefour Léonard jusqu’à Grand-Bigard, va générer des flux de circulation complémentaires en Région bruxelloise.
Pourquoi ? Parce qu’une part importante des déplacements qui s’opèrent par le Ring a une origine ou une destination en Région bruxelloise et le fait de n’élargir que le tronçon entre l’E40 et l’E19 va générer un étranglement du Ring avec comme corollaire un usage encore plus intensif d’itinéraires alternatifs dans les communes de la seconde couronne.
Via son plan, l’objectif de la Région flamande est double :
augmenter les capacités du Ring pour absorber une augmentation substantielle du trafic longue distance ;
améliorer l’accessibilité de la zone de Zaventem tant pour les entreprises que pour l’aéroport.
Il n’y a pas de raisons que Bruxelles paie les conséquences environnementales et en termes de mobilité de ce projet pharaonique.
J’espère donc que et la commune de Forest et le gouvernement bruxellois défendront avec détermination les intérêts des Forestois et des Bruxellois dans le cadre de ce dossier.
Cette motion, déposée par le collège, a été adoptée à l’unanimité.