Un nouveau tunnel entre la Porte de Hal et l’avenue Louise et le réaménagement du Goulet Louise

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Si la tendance va à la suppression de certains ouvrages d’art, créer l’un ou l’autre tunnels pourrait répondre à ce même objectif d’amélioration de la qualité de vie et de la qualité de l’air dans certaines zones particulièrement impactées par les embouteillages en surface.

Le rond-point et le goulet Louise sont particulièrement encombrés et pourraient être apaisés par exemple en construisant une connexion entre le tunnel Porte de Hal et le tunnel Louise.

Demande d’explications de M. Marc LOEWENSTEIN, Député bruxellois DéFI, à Mme Elke VAN DEN BRANDT, Ministre, chargée des Travaux publics, de la Mobilité et de la Sécurité routière.

Concerne : Les projets du Gouvernement concernant les ouvrages d’art et la création de bretelles de tunnel joignant la Porte de Hal à l’avenue Louise et inversement

Sous la précédente législature, à la suite de la crise des tunnels bruxellois, le Gouvernement a établi un plan pluriannuel d’investissement pour la rénovation des tunnels existants. Une attention particulière a par ailleurs été accordée à l’entretien de ces tunnels. Nous y reviendrons certainement prochainement lors de l’évaluation périodique de ce PPI tunnels prévue dans les recommandations votée par notre Parlement le 29 avril 2016. Je suppose que vous présenterai donc le rapport annuel vers les mois de mai-juin prochains.

En parallèle à ces plans de rénovation et d’entretien, il nous paraît également utile de poursuivre la réflexion sur notre aménagement urbain. Dans ce cadre, la suppression ou la création d’ouvrages d’art doivent pouvoir être discutées sans tabous. La recommandation n°13 issue du travail de la commission spéciale sur l’état des tunnels ne dit pas autre chose.

Elle prévoit ainsi de « de développer en collaboration avec la commission de l’Infrastructure une vision à long terme concernant l’utilisation et l’avenir des tunnels urbains, et ce, sur la base d’un maximum d’expertises internes et externes qui répondraient aux interrogations suivantes : De quelle manière ceux-ci s’inscrivent-ils dans la mobilité de demain? Quelles alternatives peuvent être développées? Que pouvons-nous apprendre des autres villes en ce qui concerne les tunnels dans un contexte urbain? Comment les tunnels peuvent mieux contribuer à la mobilité et à la qualité de vie dans la ville? Devons-nous conserver, supprimer, construire des tunnels afin de garantir la mobilité à Bruxelles? Il ne doit y avoir aucun tabou et la qualité de vie et la santé des Bruxellois doivent occuper une position centrale ».

Il fut une époque où l’aménagement du territoire était pensé pour favoriser le trafic entrant et sortant de Bruxelles, de manière fonctionnelle. Avec le PRDD et le plan GoodMoove, nous changeons de paradigme et pensons l’aménagement urbain au bénéfice de ses habitants. Le démantèlement du viaduc Reyers, le projet de suppression du viaduc Hermann-Debroux sont des exemples qui suivent cette logique.
Si la tendance va à la suppression de certains ouvrages d’art, créer l’un ou l’autre tunnels pourrait répondre à ce même objectif d’amélioration de la qualité de vie et de la qualité de l’air dans certaines zones particulièrement impactées par les embouteillages en surface.

Ces derniers mois, le projet de réaménagement de l’avenue de la Toison d’Or et du boulevard de Waterloo fait couler beaucoup d’encre et soulève de nombreuses questions. À l’heure actuelle, différentes visions de ce réaménagement existent. Elles ont toutefois en commun la volonté de donner plus de place à celles et ceux qui, pressés ou flâneurs, choisissent de se déplacer à pieds. L’avenue de la Toison d’Or et le boulevard de Waterloo font partie de ces lieux bruxellois commerçants qu’il s’agit de soutenir. S’y promener, y faire du shopping, y courir, y manger dehors, aller au cinéma devrait être possible sans pour autant pénaliser les autres choix de modes de déplacement.

Et si ce projet est aujourd’hui sur la table, nous ne devons pas négliger un autre axe commerçant du quartier, le goulet Louise, qui subit aujourd’hui de nombreux embouteillages et où les piétons, les promeneurs, le chaland, ne bénéficient pas de beaucoup d’espace. Quant aux cyclistes, il est compliqué pour eux d’y trouver une place leur permettant de circuler en sécurité. Et pour cause, la voirie n’est pas extensible et il faut y faire circuler les trams en site propre et permettre aux voitures de circuler dans les deux sens. Cette situation n’est agréable pour personne et nous ne pouvons pas la laisser en l’état.

Et des solutions structurelles existent pour réduire le nombre de véhicules en surface, fluidifier la circulation de tous les usagers et y améliorer la qualité de l’air.

La place Louise est à l’intersection des tunnels de la Petite ceinture et de ceux de l’avenue Louise. Si les automobilistes venant du nord de Bruxelles, de la Basilique, peuvent emprunter la boucle du tunnel Louise pour rejoindre l’avenue Louise, ceux venant de la Gare du Midi doivent sortir du tunnel Porte de Hal, entrer dans le rond-point Louise et emprunter le goulet pour rejoindre le tunnel au niveau de la rue de la Bonté. Quant à ceux qui viennent de l’avenue Louise pour se diriger vers la Gare du Midi, ils doivent sortir à la place Poulaert, faire le tour du rond-point et bifurquer ensuite à droite pour rejoindre le tunnel Porte de Hal, alors que ceux qui se dirigent vers la Porte de Namur peuvent emprunter la bretelle existante.

Une solution pour améliorer la fluidité du trafic et améliorer le confort de tous les usagers et la qualité de vie du goulet Louise pourrait notamment résider dans la mise en service d’une ou deux bretelles créant, pour l’une, la jonction entre la Porte de Hal et l’avenue Louise, pour l’autre, celle entre l’avenue Louise et la Porte de Hal. Le quartier sera alors libéré du trafic de transit en surface.

Et si d’aventure, on se dirigeait vers cette solution, partielle ou totale, elle devrait bien entendu être couplée à un réaménagement en surface du goulet Louise. Ce serait là une belle manière de rendre plus attractive cette zone commerciale de Bruxelles particulièrement impactée par les embouteillages.

En réponse à une question posée sous la précédente législature, votre prédécesseur informait notre Parlement d’une étude technique concluant en la faisabilité de ces deux bretelles et du coût total évalué à environ 70 millions €.

Si cette solution est coûteuse, nous nous devons d’étudier les différentes options, voir la situation dans sa globalité et évaluer les bénéfices de ces bretelles, ou d’une seule de ces deux bretelles, sur la qualité de vie, de l’air et sur l’attractivité de cet important quartier commerçant.

Quant au projet de plan GoodMove, si, dans le cadre du réaménagement des grands axes, l’existence ou le fonctionnement de certains ouvrages d’art doivent être remis en cause, et cela concerne plus précisément le viaduc Herrmann-Debroux, le rond-point du Gros Tilleul ou encore les tunnels qui offrent des capacité excédentaires ou dont l’emprise sur les aménagements est excessive, à savoir les tunnels Vleurgat, Georges-Henri, Boileau et de la Woluwe, le complexe de tunnels passant sous le rond-point Louise n’en fait pas partie.

Mon propos ne vise pas à créer un aspirateur ou un égout à voitures mais de réaliser un projet global avec un réel impact positif en surface. Lorsque l’on voit certains aménagements réalisés et leur coût, construire ne serait-ce qu’une bretelle, je pense plus particulièrement à celle de la Porte de Hal vers l’avenue Louise, ne me parait pas insensée, que du contraire. Elle me parait justifiée et justifiable. Et elle doit être conditionnée au réaménagement de l’espace public en surface. Si le trafic de transit passe en sous-terrain, cela laisse de la place en surface pour les transports publics, les cyclistes et les piétons. On pourrait imaginer un aménagement attractif axé sur le chaland par exemple. C’est une option à creuser en concertation étroite avec les commerçants et riverains de la zone. Ce qui est clair, c’est que la situation actuelle n’est agréable pour personne et qu’il est de notre devoir de proposer des solutions.

Compte tenu de ce qui précède, Madame la Ministre, j’aimerais vous interroger sur la stratégie du Gouvernement en terme d’ouvrages d’art et, plus particulièrement, sur ces bretelles Louise – Porte de Hal.

  • Si certains projets évoqués plus haut sont lancés ou repris dans le plan GoodMove non encore approuvé, pourriez-vous me faire part des objectifs du Gouvernement pour cette législature en termes d’ouvrages d’art ?
  • Votre prédécesseur informait notre assemblée d’une étude technique concluant à la faisabilité de la création de deux bretelles complétant ainsi le réseau tunnelier sous la place Louise pour un coût d’environ 70 millions €. Est-ce que cette option est étudiée dans le cadre de l’amélioration de la qualité de vie et de l’attractivité commerciale du goulet Louise et, plus largement, de cette zone englobant la place Louise, la place Poelaert, le boulevard de Waterloo et l’avenue de la Toison d’Or ?
  • Si l’on parle d’un coût global de 70 millions € pour les deux bretelles, disposez-vous du coût individuel de chaque bretelle ainsi que du nombre de véhicules qui pourraient être extraits de la circulation en surface dans chaque sens ? Il est important d’objectiver au mieux afin de prendre les décisions les plus pertinentes et éclairées.

Marc LOEWENSTEIN


Pour découvrir le compte rendu des débats, cliquez ici et choisissez la Commission Mobilité du 18/02/2020. Il est disponible quelques jours après la date du débat.

Source photo : Google map

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L’impact sur la mobilité en surface de la création de deux bretelles de tunnel entre la Porte de Hal et l’avenue Louise

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