Les dangers de la consommation de gaz hilarant, de produits stupéfiants et d’alcool par les utilisateurs de trottinettes et de vélos

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31% des jeunes conducteurs bruxellois reconnaissent avoir conduit sous l’influence de gaz hilarant. Mais les consommateurs de gaz hilarant sont aussi des cyclistes et utilisateurs de trottinettes.

Ce type de comportement lorsqu’on enfourche un vélo ou qu’on monte sur une trottinette représente un risque pour soi, mais aussi pour les piétons ou un éventuel passager.

Demande d’explications de M. Marc LOEWENSTEIN, Député bruxellois DéFI, à Mme Elke VAN DEN BRANDT, Ministre chargée des Travaux publics, de la Mobilité et de la Sécurité routière, et à M. Alain MARON, Ministre chargé de la Transition climatique, de l’Environnement, de l’Energie et de la Démocratie participative.

Concerne : Les dangers de la consommation de protoxyde d’azote, de produits stupéfiants et d’alcool par les utilisateurs de trottinettes et de vélos pour eux-mêmes et les autres usagers faibles en Région bruxelloise

Un communiqué de l’Institut VIAS du 15 janvier dernier nous apprenait que 15% des Bruxellois conducteurs interrogés reconnaissent consommer du protoxyde d’azote (appelé “gaz hilarant”) au moins une fois par mois. Selon cette enquête réalisée sur 6.000 conducteurs de véhicules en Belgique, 31% des jeunes conducteurs bruxellois reconnaissent conduire sous l’influence de cette substance, souvent consommée en même temps que d’autres drogues. Le 9 février dernier, le Gouvernement était interrogé sur la consommation de gaz hilarant avant de prendre le volant. Ma question vise à élargir la problématique à celles et ceux qui prennent le guidon, et plus particulièrement donc les cyclistes et utilisateurs de trottinettes.

Euphorie, enivrement, réactivité réduite, désorientation, agressivité, imprudence…, les effets de la consommation du gaz hilarant peuvent être désastreux et sont incompatibles avec la conduite d’un véhicule, quel qu’il soit.
Ce type de comportement lorsqu’on enfourche un vélo ou qu’on monte sur une trottinette représente un risque pour soi, mais aussi pour les piétons ou un éventuel passager. Il semble d’ailleurs que, pendant l’été dernier, des “rodéos à trottinette”, sous gaz hilarant pour certains, aient eu lieu à Paris, où des centaines de jeunes sur trottinette avaient dévalé les trottoirs des Champs-Elysées à des vitesses parfois supérieures à 20 km/h. Par la suite, les opérateurs sur place ont dû prendre des mesures en supprimant les comptes des personnes repérées et ont bridé les moyens de déplacements dans une série de créneaux horaires.

En France, afin de prévenir les dangers réels de l’inhalation de ce protoxyde d’azote, la “Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives” a pris le taureau par les cornes et a réalisé une campagne sur Instagram au moyen de visuels d’information.

En plus du problème évident de la consommation de protoxyde d’azote pour la santé des jeunes Bruxellois, les amas de cartouches usagées de gaz hilarant génèrent des nuisances et des craintes pour les habitants ainsi qu’un problème environnemental et de santé animale en cas d’ingestion.

La vente de protoxyde d’azote à des fins récréatives est interdite dans les 19 communes de la Région bruxelloise depuis le 1er avril 2020, mais il y a toujours moyen de s’en procurer.

En juin 2020, il y avait en Région bruxelloise environ 600 vélos et 2600 trottinettes partagés alignés par des opérateurs privés et 5.000 vélos pour Villo!. Tout cela, sans compter les vélos, vélos électriques, trottinettes, trottinettes électriques privés. Une étude réalisée par l’Institut VIAS et les services d’urgences d’une série d’hôpitaux, publiée le 20 mai 2020, sur les accidents en trottinette indiquait entre 1 et 3 admissions hebdomadaires aux urgences dans la Région bruxelloise, en attirant notre attention sur le fait qu’“après une certaine heure, une proportion non négligeable d’usagers est sous l’influence de l’alcool ou de drogues.” Ces accidentés ont parfois été admis aux urgences en mauvais état : “Aucun utilisateur admis aux urgences après un accident ne portait le casque. Résultat: les traumatismes crâniens et les fractures de la mâchoire sont les blessures les plus fréquentes. Certains utilisateurs ont également souffert de lésions abdominales, résultat d’un choc avec le guidon. Enfin, les fractures de membres supérieurs, notamment les poignets, font aussi partie des blessures les plus fréquentes.”
(https://www.vias.be/fr/newsroom/trottinettes-electriques-le-casque-dune-importance-vitale)

Nous devons être vigilants face à cette situation interpellante qui englobe des aspects de mobilité, de sécurité et de santé publique. La consommation de stupéfiants et d’alcool diminue les réflexes, étourdit, crée parfois un sentiment de confiance excessif voire d’invulnérabilité. Les règles de base de la sécurité routière doivent s’appliquer à chacun(e). Cela vaut bien évidemment pour tous les modes de déplacements et cela vise à protéger tout le monde, les usagers des différents modes de déplacement qui se mettent en danger, mais également bien évidemment les autres qui sont mis en danger par de tels comportements. Plus particulièrement, les piétons doivent pouvoir se déplacer en toute sécurité. Je souhaite donc savoir si la Région bruxelloise se penche sérieusement et efficacement sur cette problématique.

J’en viens à mes questions :

  • En complément de l’étude VIAS concernant les automobilistes, des études sur la consommation de protoxyde d’azote et/ou de stupéfiants et/ou d’alcool par des cyclistes ou des usagers de trottinettes sont-elles disponibles ou en cours dans la Région bruxelloise ? Dans l’affirmative, des résultats de ces études sont-ils disponibles ? Quels sont-ils ?
  • La sécurité des piétons nous tient particulièrement à cœur, et que des courses, rodéos, concours de figures… sur les trottoirs sont susceptibles de provoquer des accidents et de nuire à la qualité de vie et à la sécurité des piétons. Avez-vous eu vent de telles pratiques dans notre Région ? Dans l’affirmative, comment y avez-vous réagi ? Des accords pour brider la vitesse de moyens de déplacements partagés ont-ils été passés avec les opérateurs de flottes partagées qui couvrent la Région bruxelloise ?
  • Une campagne de prévention plus particulière sur les risques encourus par les utilisateurs de trottinettes et les cyclistes sous l’influence de protoxyde d’azote, de stupéfiants, d’alcool est-elle envisagée dans les mois qui viennent ? Le protoxyde d’azote est difficile à repérer dans l’organisme, mais sa prise semble être souvent accompagnée par la prise d’autres stupéfiants. Quelle est la stratégie de contrôle à l’égard des cyclistes et des utilisateurs de trottinette ? Des PV ont-ils été établis lorsque la prise de stupéfiants était avérée en 2020 ? Combien par mode de transport ?

Je vous remercie pour vos réponses.

Marc LOEWENSTEIN


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