Lors de l’installation du Conseil communal, je suis revenu sur l’épisode peu reluisant ayant mené à la constitution de la nouvelle majorité.
J’en ai aussi profité pour remercier les services communaux sans qui toutes les bonnes idées des politiques ne peuvent être concrétisées.
Intervention au Conseil communal d’installation au nom du groupe DéFI
J’aimerais tout d’abord saluer les conseillers communaux qui ont prêté serment ce soir. Ce renouvellement du Conseil est un moment important pour la vitalité démocratique de notre commune.
Je dois néanmoins vous avouer être assez triste aujourd’hui, pas pour ma propre personne, on va dire que c’est la politique…, mais triste pour les citoyens, triste de cette mascarade qui est la conséquence de ce que l’on déteste le plus en politique, comme dans la vie de tous les jours d’ailleurs : la trahison, l’absence de respect pour la parole donnée, le manque de respect envers ses ex et futurs partenaires et le reniement de sa signature.
Quand on signe, on signe. Renier sa signature, c’est indigne.
Et, par-dessus tout, c’est contraire à l’esprit de la loi qui n’a jamais envisagé une situation où des élus reviennent sur leurs engagements, sur leur signature. Et c’est d’autant plus indigne de la part de mandataires qui devront dès aujourd’hui gérer l’avenir des Forestoises et des Forestois.
Des citoyens sont choqués par cette situation et, à l’heure de la méfiance, de la défiance à l’égard des politiques, ces manières d’agir ne font qu’agrandir le fossé entre le politique et le citoyen.
J’ai entendu divers arguments pour justifier le choix d’Ecolo de ce revirement peu reluisant :
- celui de la stabilité alors que votre choix et votre incapacité à maintenir un cap, Monsieur Roberti, engendrent de l’instabilité pour la commune.
- celui de la nécessité d’une majorité de gauche, progressiste à Forest… Je ne pense pas devoir rappeler à Ecolo que sur 65 participations à des majorités communales en Wallonie et à Bruxelles, vous vous êtes mariés 30 fois avec le PS et 35 fois avec le MR.
- celui d’une commune verte et solidaire, de l’urgence écologique et environnementale… Ecolo a été dans la majorité ces 12 dernières années à Forest et a géré pendant tout ce temps l’environnement et l’énergie. S’il y a encore urgence au niveau des politiques à mener au niveau forestois, cela signifie soit que vous ne portez aucune considération pour le travail réalisés par vos camarades ou ex-camarades, soit, tout simplement, qu’Ecolo n’est finalement pas le parti capable de relever le défi écologique.
La politique, ce n’est pas seulement des slogans, c’est aussi des actions concrètes.
Vous avez par ailleurs, pendant la campagne et au lendemain des élections, marqué votre souhait d’une rupture avec les pratiques du passé, votre souhait d’une meilleure gouvernance, de faire de la politique autrement. Vous m’avez en ce sens affirmé, avec conviction et aplomb, que, voulant rompre avec ces pratiques du passé à Forest, il n’y aurait pas de retournement de dernière minute, évènement peu glorieux pour s’accrocher au pouvoir et le dominer.
Quelles conclusions tirer aujourd’hui de ces paroles ?
Je l’ai déjà dit lors de notre conseil du 20 novembre mais je le répète, le déroulement de la soirée du 14 octobre, le revirement du 19 novembre, la duplicité et le manque de respect de certains, ce n’est pas notre manière de concevoir la politique et ce n’est certainement pas non plus une manière de renforcer la confiance entre les citoyens et le politique, bien au contraire.
Monsieur Roberti, vous êtes depuis aujourd’hui bourgmestre et donc le 1er magistrat de la commune de Forest, vous êtes le garant du respect des règles, vous êtes le chef d’orchestre de l’administration communale. Et, malgré les virtuoses qu’elle compte en son sein, vous commencez, vous, sur une bien mauvaise note. Il faudrait très rapidement vous mettre au diapason parce que si les politiques passent, l’administration elle, elle reste et elle a besoin de travailler dans le calme, la stabilité et la confiance.
Et j’en profite pour saluer encore le travail des agents communaux, avec une pensée particulière pour la secrétaire communale, Betty Moens, et, même si ma reconnaissance est plus large, pour les centaines d’agents avec qui j’ai eu le plaisir de collaborer ces 6 dernières années dans le cadre de mes attributions; je pense notamment à ceux des services des travaux, de la propreté, des marchés publics, de l’informatique, de la participation citoyenne et de l’information.
Si les membres du collège et du conseil communal donnent les impulsions, votent les budgets, développent des projets, font des inaugurations… il est essentiel de se rappeler que derrière tout projet, il y a des agents communaux, des femmes et des hommes de qualité, qui travaillent dans l’intérêt de Forest et de ses habitants.
Vu le public venu en nombre ce soir, vu la présence des médias, il me semblait important de le rappeler et de leur témoigner notre reconnaissance.
Je me suis toujours investi dans mon travail en visant l’intérêt général, avec respect et loyauté vis-à-vis de mes partenaires, parce que c’est ma nature, parce que c’est aussi le sens de l’engagement des mandataires DéFI, mais aussi parce que c’est important d’entretenir le dialogue et la confiance lorsqu’on travaille ensemble, et particulièrement dans un service public.
Nous vivons aujourd’hui une période d’instabilité à Forest. Qu’elle soit courte ou longue, nous, mandataires DéFI, resterons dignes, loyaux et respectueux des institutions et des citoyens, et nous assumerons jusqu’au bout nos responsabilités pour assurer la continuité des services publics. Et même si nous sommes amères ou révoltés par cette situation, c’est l’engagement que nous prenons et nous ne reviendrons pas dessus.