Des capteurs intelligents pour les bus de la STIB et les nouveaux véhicules mis en circulation : utilisons les nouvelles technologies pour améliorer la sécurité routière
Des capteurs intelligents pour les bus de la STIB et les nouveaux véhicules mis en circulation : utilisons les nouvelles technologies pour améliorer la sécurité routière
Le Parlement bruxellois a adopté à la quasi-unanimité la proposition de résolution visant à rendre obligatoire l’installation d’un système d’anti-collision intelligent sur les bus de la STIB et les nouveaux véhicules mis en circulation.
Selon les chiffres des États généraux de la Sécurité routière et à la répartition des victimes en fonction du mode de déplacement, le constat est que les piétons, vélos et motos représentent 37 % des décès sur place et 41,16 % des blessés dans le nombre total d’accidents de la route en Belgique. À Bruxelles plus particulièrement, les piétons représentent à eux seuls 40 % des tués et des blessés graves et 22 % des victimes. Par ailleurs, en 2017, il y a eu 89 accidents entre piétons, trams et bus ; soit un accident tous les quatre jours sur le réseau.
« Les solutions pour améliorer la sécurité routière sont multiples et, parmi elles, un meilleur équipement des véhicules eux-mêmes constitue une piste sur laquelle il faut davantage travailler, a fortiori, compte tenu de l’évolution des nouvelles technologies », déclare Marc Loewenstein, député bruxellois DéFI, et auteur principal de la proposition adoptée en commission.
La résolution vise à mettre plus particulièrement la lumière sur les dispositifs embarqués de vision indirecte ou caméras intelligentes permettant aux chauffeurs d’adapter leur conduite, éviter les obstacles et renforcer ainsi la sécurité des usagers faibles de la route.
Pour Marc Loewenstein, « De tels dispositifs existent déjà ailleurs et sont repris par certains distributeurs. Ce que nous souhaitons, c’est équiper les bus de la STIB et, à terme, les nouveaux véhicules quatre roues mis en circulation, de capteurs multi-visions permettant de prévenir les dangers de collision, les sorties de voie involontaires, le non-respect des distances de sécurité ou encore les dépassements de vitesse ».
Ces systèmes intelligents permettent par ailleurs aussi d’enregistrer les incidents, « ce qui peut être intéressant pour les parcours des bus où les points noirs et types de dangers pourraient être mieux identifiés et analysés. De nouveaux aménagements de sécurité pourraient ainsi être conçus à certains carrefours dangereux où l’angle mort ne permet par exemple pas de voir les deux roues ou les piétons ».
A ce jour, 571 bus de la STIB sont équipés d’un indicateur de bord qui avertit le chauffeur s’il démarre trop vite, s’il prend ses virages ou freine trop brusquement ou encore s’il laisse son moteur tourner trop longtemps. Mais il n’avertit pas en cas de danger de collision. « Equiper les bus de la STIB de ces nouveaux dispositifs n’est donc pas un luxe, surtout lorsque l’on connaît le coût de tels véhicules », poursuit Marc Loewenstein.
Et ces fonctionnalités entrainent de nombreux avantages pour les titulaires des véhicules en disposant, pour les autres automobilistes et usagers de la route, mais aussi pour les assurances, les soins de santé, etc. Qui dit moins d’accidents et moins de victimes, dit en effet diminution des coûts des réparations liées à des accidents, diminution des primes d’assurance, mais aussi bien sûr, réduction du coût pour la sécurité sociale dans la prise en charge des soins et indemnités pour les victimes de la route….
Pareil dispositif coûte aujourd’hui autour des 1.000 euros. « Si ce montant peut paraître important pour certains, il faut aussi tenir compte de la réduction potentielle des primes d’assurance, de son intégration dans le coût global du véhicule neuf, de la diminution des risques d’accidents, ou encore de l’effet d’une généralisation qui peut également en diminuer le coût… », justifie le député bruxellois. Par ailleurs, « de tels systèmes ne doivent pas équiper que les voitures de standing mais s’étendre à tous », conclut Marc Loewenstein.
Formellement, cette proposition, soutenue par neufs partis issus de la majorité et de l’opposition (DéFI, PS, Open VLD, cdH, cd&v, sp.a, Ecolo, MR et Groen), demande au gouvernement bruxellois « de réaliser une évaluation technique, sécuritaire et financière de l’installation d’un système de capteurs multivisions sur les bus de la STIB » et au gouvernement fédéral « d’étudier, en concertation avec les instances européennes concernées, l’installation obligatoire de ce système de capteurs multivisions sur les véhicules neufs ».