Un nouvel incident perturbe la mobilité bruxelloise.
On ne peut pas à la fois reprocher le manque d’entretien et d’inspections pendant des décennies, sous des ministres de la mobilité et des ministres-présidents de couleurs différentes (spa, cd&v, mr, psc (cdh), ps), pour ensuite s’offusquer lorsque ces travaux et inspections sont réalisées et mettent à jour des problèmes.
Démontrons que le Parlement et la commission spéciale sur les tunnels a bien fait son travail et que ses recommandations ont servi. Que le Gouvernement démontre quant à lui aujourd’hui qu’il est capable de rapidement prendre les bonnes décisions dans la gestion de ce type d’incident, tant sur le volet de l’infrastructure elle-même du pont que, bien sûr, sur le volet mobilité.
Question d’actualité de M. Marc LOEWENSTEIN, Député bruxellois DéFI, à M. Pascal SMET, Ministre, chargé des Travaux publics, de la Mobilité et des Transports.
Concerne : Fermeture du viaduc Herrmann-Debroux
A la suite d’inspections réalisées par Bruxelles-Mobilité dans la nuit du jeudi 5 au vendredi 6 octobre, des faiblesses dans le béton du viaduc Herrmann-Debroux ont été constatées. Selon les informations recueillies dans la presse du 7 octobre, il s’agissait là d’une seconde inspection réalisée dans le cadre global de l’inspection de tous les ponts et viaducs bruxellois.
Pour Bruxelles Mobilité, il s’agirait, cite « de dommages importants au niveau du béton. Ces faiblesses ne sont pas visibles de l’extérieur mais bien en interne au niveau des structures portantes du viaduc. Les dommages s’étendent sur une zone de 10 mètres, ce qui entraîne une instabilité potentielle »,
Ce problème pouvant concerner la structure même du viaduc et en affecter la stabilité, il a été décidé de le fermer à la circulation entre la station de métro Beaulieu et la liaison avec la chaussée de Wavre à partir de la nuit du vendredi 6 au samedi 7/10 jusqu’au plus tôt le mercredi 11/10, moment où la Région devraient disposer des résultats des analyses plus poussées du béton en laboratoire.
Par ordre d’importance, il s’agit de la deuxième entrée dans Bruxelles après la E40 à Reyers. Chaque jour, 50.000 véhicules y circulent dans les deux sens, dont 4.400 par heure en heure de pointe, ce qui promet des perturbations bien plus importantes que celles connues quotidiennement dans cette zone. Des réunions de crise étaient programmées, dès le samedi 7 octobre, afin d’étudier les mesures de mobilité à prendre dès la fin du weekend.
Par ailleurs, on le sait, la commune d’Auderghem réclame depuis 2008 maintenant la destruction de ce viaduc et la transformation de cette autoroute en boulevard urbain. Cette logique de transformation des entrées de ville en boulevard urbain est d’ailleurs une volonté du Gouvernement.
Lors de la présentation de l’état d’avancement du Programme pluriannuel d’investissement pour les tunnels bruxellois du lundi 2 octobre dernier en commission de l’Infrastructure, vous précisiez pour ce qui concerne les ponts que, je cite « Bruxelles Mobilité a confirmé que toutes les interventions qui devaient avoir lieu au niveau des ponts ont été effectuées et que les ponts n’étaient pas dans un si mauvais état que ce que certaines personnes pensaient ».
J’aimerais avoir des explications sur cette communication de lundi dernier par rapport au rapport d’inspection reçu le vendredi qui a suivi. Avez-vous pêché par optimisme lundi dernier en vous avançant alors qu’il y avait une incertitude sur l’état du viaduc Hermann-Debroux ? Je suppose que vous saviez qu’une inspection plus en profondeur du viaduc était prévue fin de semaine ? Quid ?
Je ne suis pas de ceux qui vont crier aux scandales, à la « négligence grave et caractérisée », à la « non-assistance à Bruxelles en danger », c’est ni responsable, ni constructif.
Lors de la commission tunnels, nous avons, je pense, réaliser un travail sérieux qui a pu démontrer notamment un défaut d’entretien et d’inspections suffisants des tunnels. Et ce défaut d’entretien, il n’est pas récent. Il existait déjà avant la création de la Région. Dans nos recommandations, nous avons notamment demandé un programme pluriannuel d’investissement, un monitoring, des évaluations, une attention également sur les autres ouvrages d’art et donc les viaducs et les ponts.
On ne peut pas à la fois reprocher que rien n’était fait en termes d’inspection, de travaux d’entretien et, ensuite, lorsque les inspections se font et mettent des problèmes en lumière, crier à la négligence ou à l’incurie. A défaut d’inspections ou de travaux entamés, le discours aurait été autre.
L’important aujourd’hui est de gérer les problèmes notamment en tenant compte des recommandations de la commission, en suivant le PPI tunnels réalisés par Egis et de trouver un équilibre entre travaux nécessaires et impact sur la mobilité.
Où en est la situation aujourd’hui ? Quelles sont les mesures structurelles à prendre ? Avez-vous déjà une estimation du coût nécessaire à la remise en service du viaduc ? Quelles sont les mesures qui ont été prises pour assurer au mieux la mobilité dans la zone ?
Marc Loewenstein
Pour découvrir le compte rendu des débats, cliquez ici et choisissez la Commission de l’Infrastructure du 09/10/2017. Il est disponible quelques jours après la date du débat.
Photo: Le Soir