Le Ministre de la Mobilité doit présenter prochainement une réforme du secteur des taxis.
La situation actuelle opposant les taxis bruxellois à Uber (ou d’autres nouveaux opérateurs) ne peut plus durer.
Si l’on peut comprendre les craintes des chauffeurs de taxis de subir une concurrence déloyale. Il est par ailleurs important de rappeler le principe de liberté de concurrence prôné par notre société.
A partir du moment où une nouvelle entreprise voit le jour, développe un projet, respecte les règles du jeu et entre donc dans une dynamique de concurrence saine et tout à fait légale, elle doit poursuivre son projet.
Le gouvernement doit garantir que cette concurrence soit loyale, saine et équitable. Il doit également améliorer les conditions actuelles de travail du secteur afin qu’il soit compétitif afin » que l’usager n’aille pas voir ailleurs « .
Intervention de Marc LOEWENSTEIN dans les interpellations à Pascal SMET en commission de l’Infrastructure du Parlement bruxellois
Concerne : L’état d’avancement du plan taxis
On peut comprendre qu’il est légitime que chacun veille à défendre ses intérêts propres, je pense au secteur des taxis touché aujourd’hui dans son monopole, et surtout confronté à une concurrence déloyale, à la société Uber, mais aussi à toute une série d’autres start-up’s bloquées dans leur développement alors qu’elles répondent à une demande des usagers. Quantà nous, en tant que pouvoir public, notre rôle est de défendre l’intérêt général.
Si la situation actuelle n’est pas tenable, qu’une réforme est attendue pour clarifier les règles pour tout le monde, il paraît important pour notre groupe de rappeler que notre modèle de société prône la liberté de concurrence et, à partir du moment où une nouvelle entreprise voit le jour, développe un projet, respecte les règles du jeu et entre donc dans une dynamique de concurrence saine et tout à fait légale, elle doit pouvoir poursuivre son projet.
Si la concurrence est aujourd’hui déloyale et qu’un système parallèle se met en place au mépris des contraintes vécues par son concurrent, il est essentiel de faire respecter les règles en vigueur et, au besoin, les revoir ou les clarifier afin que tout le monde soit sur un pied d’égalité.
Et cette réforme menée par le Ministre doit l’être en tenant compte de la situation actuelle des sociétés de taxis, de la spécificité du système en place, je pense notamment au numerus clausus, et des contraintes qui sont les leurs.
Si la tâche du Gouvernement est de garantir que cette concurrence soit loyale, saine et équitable, elle est aussi d’améliorer les conditions actuelles de travail du secteur afin qu’il soit compétitif et qu’il n’y ait pas de raison pour l’usager d’aller voir ailleurs, que le secteur dispose des outils pour développer une même offre, ceci non seulement pour lui permettre de survivre, mais aussi pour que les clients soient pleinement satisfaits du service.
On sait que la gestion du secteur des taxis n’est pas simple. A différentes périodes, les gouvernements ont dû faire face à des mouvements de grognes, soit parce que le secteur ne se sentait pas soutenu à juste titre ou pas, soit, tout simplement, par manque de dialogue et perte de confiance. Une véritable concertation est essentielle pour permettre à chacun de s’exprimer en amont de la décision qui sera prise.
En complément aux questions de mes collègues, j’aimerais savoir :
- Quel est justement l’état de cette concertation avec le secteur des taxis, ainsi qu’avec les différents autres acteurs visés par le plan taxi, y compris les taxis limousine ?
- Est-ce que des initiatives sont prises par le gouvernement, par l’administration pour développer les outils technologiques indispensables aujourd’hui pour permettre aux taxis d’entrer pleinement dans la nouvelle ère ? Si oui, quelles sont-elles ?
Le secteur des taxis, pour se protéger, doit évoluer, se moderniser, offrir un service plus souple, rendu notamment possible par les technologies modernes de communication. La modernité ne doit pas seulement être étrangère ou américaine, nous devons nous-mêmes innover. Si sur certains points, on peut envier les Etats-unis, par exemple pour sa modernité, par contre, on ne les enviera certainement pas pour leur protection sociale. Pour les taxis bruxellois, nous voulons les deux: et la modernité, et la protection sociale.
Marc LOEWENSTEIN
Pour découvrir le compte rendu des débats, cliquez ici et choisissez la Commission de l’Infrastructure du 28/09/2015. Il est disponible quelques jours après la date du débat.