Le développement du MaaS à Bruxelles

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Dans un contexte d’évolution rapide et permanente de nos habitudes de mobilité, l’utilisateur doit pouvoir faire son choix de transport public ou privé en toute facilité.

La STIB développe actuellement l’appli MaaS. Plusieurs questions se posent: acteurs intégrés, modes de paiement, attractivité du nouveau produit…

Demande d’explications de M. Marc LOEWENSTEIN, Député bruxellois DéFI, à Mme Elke VAN DEN BRANDT, Ministre, chargée des Travaux publics, de la Mobilité et de la Sécurité routière.

Concerne : le développement du ‘Mobility as a Service’ (MaaS) à Bruxelles.

Madame la Ministre,

Depuis la législature précédente, je reviens régulièrement sur la question de l’état du développement du ‘Mobility as a Service’ dans cette commission.

Au risque de me répéter, il est important de se centrer sur l’usager plutôt que le mode de transport. Dans un contexte d’évolution rapide et permanente de nos habitudes de mobilité, et comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire ici, l’utilisateur doit pouvoir faire son choix de transport public en toute facilité. Et je me permets de rappeler que le recours à des schémas de remplacement de la voiture personnelle ne pourra se faire que s’il est moins cher et surtout meilleur, et donc plus flexible et mieux adaptable à nos besoins.

Le 31 mars dernier, un échange intéressant a eu lieu au sujet du MaaS en commission de la Mobilité. Il en ressortait que :

  • La phase test de l’application pilote a été perturbée par la crise sanitaire, d’où la décision de prolonger le test.
  • La STIB envisageait d’élargir le panel des testeurs dans le courant de l’année 2021 et d’agrandir la couverture géographique.
  • Un cadre juridique dans lequel les applications du MaaS pourront être développées doit encore être élaboré par Bruxelles Mobilité.
  • L’application du principe “plan-book-pay” à partir d’une seule application pour améliorer l’expérience utilisateur, afin d’intégrer à la fois l’ensemble de l’offre et des modes de paiement.
  • Les difficultés pour une série d’opérateurs partenaires de la STIB de mettre à disposition une interface qui permette d’augmenter l’intégration et une charge de travail, et donc sans doute des coûts supplémentaires, proportionnelle au niveau d’intégration souhaité.
  • Un accent plus mis, en attendant le projet définitif, sur l’élargissement de l’offre que sur la proposition de “prix combinés” ou l’optimisation des coûts pour l’usager.
  • Une meilleure prise en considération des problèmes auxquels les personnes à mobilité réduite (PMR) sont confrontées, quelles que soient leurs déficiences. Il était ainsi prévu une attention particulière pour les questions liées à l’accessibilité de l’interface. 

Huit mois ce sont écoulés depuis. J’aimerais revenir sur l’évolution de ce projet et vous poser les questions suivantes :

  1. La phase de test devait prendre fin dans le courant de cet été 2021. Pouvez-vous nous exposer les premières conclusions et les résultats de cette phase de test ?
  2. Les testeurs représentaient-ils bien l’ensemble de la population bruxelloise ?
  3. Le cadre réglementaire, que vous souhaitiez “robuste et adapté au futur” est-il en cours de préparation ? Selon quel planning ? Où en sont les échanges avec la Commission européenne, notamment dans le cadre de la création d’un cadre juridique respectueux de la vie privée ?
  4. Il est nécessaire de permettre aux usagers de payer facilement leurs déplacements s’ils délaissent, momentanément ou non, leur voiture. L’objectif d’une application unique est-il toujours poursuivi et, dans l’affirmative, quand estimez-vous qu’il sera atteint ?
  5. La question du prix des déplacements est centrale. Il faut y travailler dans le sens d’une optimisation du prix des déplacements pour les usagers, en maintenant une qualité de service pour ceux-ci. Cette question d’une baisse de prix est-elle discutée entre les différents opérateurs et entre Régions ?
  6. La question de l’accessibilité de l’interface pour les personnes à mobilité réduite et/ou porteuses d’handicaps a-t-elle bien été prise en considération par la STIB ? Quelles solutions ont-elles été développées pour assurer cette accessibilité depuis le mois de mars dernier ?
  7. Quel était exactement le montant du budget alloué au projet MaaS ? Quel est actuellement le coût de ce projet ?
  8. Dans le cadre d’une approche intégrée et cohérente d’un MaaS, il serait raisonnable de créer, comme cela se fait ailleurs, un organisme indépendant des fournisseurs de services, qui assurerait la coordination et l’intégration billettique et tarifaire. Cette idée fait-elle son chemin ?

Vous comprendrez que dans un contexte de suppression à terme relativement court des voitures thermiques, les usagers se posent énormément de questions sur l’avenir de leur mobilité. Une offre disparate et non intégrée, chère parfois, décourageante à certains moments, ne peut plus être une option. Je pense qu’une offre de mobilité intégrée, permettant à chacune et à chacun de se déplacer dans les meilleures conditions en train, bus, métro, tram, vélo, trottinettes ou encore taxis et voitures partagées, pourrait aider à juguler les départs, toujours plus nombreux, de ménages bruxellois vers les autres régions du pays.

Je vous remercie pour vos réponses.

Marc Loewenstein


Pour découvrir le compte rendu des débats, cliquez ici et choisissez la Commission Mobilité du 30/11/2021. Il est disponible quelques jours après la date du débat.

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