Les moyens financiers pour le développement des infrastructures liées à la mobilité, qu’ils viennent de la région, du fédéral ou d’ailleurs, sont insuffisants pour concrétiser tous les projets sur la tables. Des choix doivent être faits et il faut rester raisonnable.
Pour les FDF, la priorité doit aller à la mise en métro de l’axe Albert-Nord d’une part, à la rénovation de la signalisation sur les lignes de métro 1 et 5 de l’autre. Ces deux dossiers concernent certes des infrastructures existantes mais leur optimalisation permettra déjà d’améliorer la qualité du service pour les usagers.
Par ailleurs, il est nécessaire que, comme annoncé par la majorité des partis avant les élections, les moyens de Beliris soient concentrés sur la mobilité. Or, aujourd’hui, force est de constater que le ministre fédéral en charge de Beliris, dont le parti (MR) a défendu ce principe, ne suit plus cette logique, ceci, au mépris des engagements électoraux et au détriment de la demande croissante des bruxellois en faveur d’une meilleure mobilité.
Interpellation de M. Marc LOEWENSTEIN, Député bruxellois FDF, à M. Pascal SMET, Ministre, chargé des Travaux publics, de la Mobilité et des Transports.
Concerne : Financement des projets de la STIB
Monsieur le ministre,
De nombreux projets de développement des infrastructures de la STIB ont été annoncés, comme les travaux de signalisation, l’automatisation, les travaux au niveau du tunnel Constitution, la mise en métro de l’axe Albert-Nord, la prolongation du métro vers le Nord et j’en passe…
Si la question du financement de ces projets a toujours été centrale, le rapport d’audit déjà évoqué par les interpellants précédents contrarierait ces ambitions en précisant que les projets d’investissements de la STIB pour l’horizon 2025 s’élèveraient à 6 milliard d’euros au lieu des 4,4 milliard d’euros repris initialement dans le contrat de gestion 2013-2017.
Les nombreux projets annoncés par le gouvernement nécessitent des moyens financiers considérables qui, au regard de l’état des finances régionales, de la structure du budget, de sa capacité annuelle d’investissement, et de cette nouvelle donnée que constitue le rapport d’audit, implique immanquablement des arbitrages et des priorisations.
Parmi les projets majeurs à arbitrer, voici ceux qui nous inquiètent plus particulièrement :
– Premièrement, la conversion en métro du tram entre la Place Albert et la Gare du Nord et dont la déclaration de politique régionale annonce l’accélération (avec tunnel et station « Constitution », reconfiguration de la station Albert…) ;
– Deuxièmement, dans la cadre du Projet PULSAR, la modernisation des lignes 1 et 5 et dont le marché, ayant trait à la réalisation des travaux de signalisation, a été approuvé par les organes de gestion en date du 16 décembre 2014 ;
– Enfin, l’extension du métro vers le nord (vers les communes de Schaerbeek et d’Evere).
Par ailleurs, en marge du budget régional, la grande majorité des partis politiques s’étaient prononcés en faveur d’une concentration des moyens financiers dans les mains de BELIRIS pour ce qui concerne la mobilité et les travaux d’infrastructures liés aux transports publics. En ce sens, les choix opérés dans l’accord de majorité tendaient plutôt à réorienter et à limiter le financement des « petits » projets qui sont de nature à renforcer une image de saupoudrage principalement au profit d’investissements plus conséquents dans la mobilité.
Or, aujourd’hui, force est de constater, que le ministre fédéral en charge de BELIRIS, dont le parti a défendu cette vision de concentration des moyens Beliris sur les grands projets liés à la mobilité, ne suit plus cette logique et ce, non seulement au mépris de ses engagements électoraux, mais aussi au détriment de la demande sans cesse croissante des Bruxellois en faveur d’une meilleure mobilité. Et je comprends dès lors aujourd’hui le silence du MR sur cet outil de financement.
Monsieur le ministre, j’en viens maintenant à mes questions :
– Concernant l’audit : quand pourrez-vous nous communiquer le rapport d’audit évoqué. Pourriez-vous par ailleurs nous en faire état ?
– Au niveau financier : quelle est la planification définie par le gouvernement et la STIB ? Quels sont les montants mobilisables et via quelles enveloppes ? Quid plus particulièrement de l’état d’avancement de la négociation sur l’avenant à l’accord de coopération Beliris ? Où en sont les contacts et la concertation ?
– Quant à la planification des travaux : doit-on poursuivre les travaux lancés ou se limiter à l’indispensable nécessaire ? Dans ce corset budgétaire qui est le nôtre, quels seront les chantiers épargnés et/ou abandonnés ?
– Pour ce qui concerne enfin les projets eux-mêmes : quelles sont les priorités du gouvernement ? Si elles ne sont pas encore définies, quand le seront-elles ?
— Quid de la modernisation des lignes 1 et 5 dont la signalisation est obsolète et dont il faut assurer le renouvellement ? Par ailleurs, quelles sont les pistes que vous dégagez en vue d’augmenter les fréquences sur ces lignes (automatisation complète, semi-automatisation,…) ?
— Qu’en est-il par ailleurs de la conversion en métro du tram entre Albert et gare du Nord ? Est-elle toujours à l’agenda et selon quelles modalités ? Sur ce dossier, les chiffres sont variables à propos des coûts de ces investissements ? Pourriez-vous nous les rappeler ?
Je vous remercie pour vos réponses.
Marc LOEWENSTEIN
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