L’élargissement du ring

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Le dossier de l’élargissement du ring fait partie de ces dossiers qui dépassent les frontières d’une région et nécessitent une concertation.

Sur ce dossier comme sur d’autres, cette concertation est à l’arrêt et nous conforte malheureusement dans nos critiques émises lors du vote de la sixième réforme de l’Etat: la Communauté métropolitaine de Bruxelles ne sera pas mise sur pied… au grand détriment des Bruxellois et navetteurs.

Il est assez pénible et désolant, alors que certains se veulent être les champions de la rationalisation, de faire subir, finalement, aux usagers – qu’ils habitent à Bruxelles ou en périphérie – les blocages de la Flandre. C’est inaudible pour le public. Cela décrédibilise totalement l’action politique et ça nous ridiculise.

Intervention de M. Marc LOEWENSTEIN en commission de l’Infrastructure sur la note de discussion relative à l’élargissement du RING

La sixième réforme de l’Etat nous a vendu l’idée de Communauté métropolitaine comme solution miracle pour la réalisation d’enjeux majeurs de développement économique et de mobilité entre Bruxelles et les autres régions.
Dans cette optique, il était convenu qu’une concertation puisse intervenir entre Bruxelles et la Flandre notamment quant à la question de l’élargissement du ring.

Force est de constater que la concertation semble, selon votre propre aveu Monsieur le Ministre-Président, en réponse à une de mes questions écrites, très compliquée, compromise, voire impossible…

A cela s’ajoute le constat d’échec d‘autres négociations. De la même manière, nous devons acter qu’il n’y pas de volonté quant à la construction de parkings de dissuasion à l’extérieur de Bruxelles, qu’il est particulièrement pénible d’avancer sur l’idée même d’une meilleure intégration tarifaire et billettique entre les 4 différents opérateurs de transports en commun alors que cela semble devoir aller de soi, ou encore que nous sommes au point mort quant à l’extension de lignes de tram en dehors de Bruxelles alors même que le projet Brabantnet, lui, se poursuit !

C’est assez pénible et désolant, alors que certains se veulent être les champions de la rationalisation, de faire subir, finalement, aux usagers – qu’ils habitent à Bruxelles ou en périphérie – les blocages de la Flandre. C’est inaudible pour le public. Cela décrédibilise totalement l’action politique et ça nous ridiculise.

Alors que tous ces enjeux majeurs de mobilité patinent, la Flandre voudrait quant à elle poursuivre son projet d’élargissement ou d’optimalisation du Ring de Bruxelles.

Si ce projet vise notamment à rationaliser les flux de circulation en séparant le trafic de transit du trafic plus local, il a aussi pour objectif de favoriser au maximum l’entrée et la sortie des navetteurs flamands dans Bruxelles.

Aujourd’hui, la Flandre poursuit son petit bonhomme de chemin, sans tenir compte des impacts environnementaux inévitables qu’induirait une augmentation du nombre de véhicules. Et ce alors que la Région bruxelloise peine déjà fortement à maintenir une qualité de l’air acceptable, sans tenir compte non plus de l’engorgement plus important qu’impliquerait une augmentation journalière massive de véhicules dans et autour de Bruxelles, et sans tenir compte enfin des autres projets tels que ceux que j’ai énoncés plus haut, soumis à la concertation depuis des années et qui n’aboutissent pas faute de volonté politique.

Dès lors, si l’on ne peut en vouloir au Gouvernement bruxellois de souhaiter une concertation avec la Flandre et d’essayer de continuer d’avancer dans l’intérêt des citoyens de Bruxelles et de sa périphérie, il me semble qu’une concertation implique que les partenaires autour de la table veuillent avancer ensemble et soient capables de concessions réciproques.

En l’absence de ces prémisses indispensables, sans même devoir préciser si le projet en lui-même est bon en tout ou en partie ou pas, je ne vois pas pourquoi la Région bruxelloise devrait se laisser imposer un projet dont les implications diverses n’ont pas été étudiées avec soin et attention et, de surcroît qui pourraient avoir des conséquences négatives majeures sur la qualité de vie des Bruxellois.

Et certes, il y a des sensibilités différentes au sein du Gouvernement bruxellois. Mais il y a, il me semble, un point de convergence qui les unit, c’est le souhait que Bruxelles soit respectée dans ce dossier et que ce projet d’élargissement s’inscrive dans un projet de mobilité plus large, intégrant notamment les transports en commun et le vélo, de manière à favoriser un report modal vers des modes alternatifs à la voiture individuelle.

Que fera Bruxelles si la Région flamande continue à faire cavalier seul sous couvert de sa SA de droit public « De Werkvennootschap » ? Jusqu’à quand allons-nous attendre pour défendre les intérêts des Bruxellois ?

Bruxelles dispose d’un moyen d’action via la Directive européenne relative à l’évaluation des incidences de certains plans et programmes sur l’environnement.

La note de discussion en parle : « les régions doivent consulter les autres régions lorsque la mise en œuvre d’un plan ou d’un programme en cours d’élaboration sur leur territoire est susceptible d’avoir des incidences notables sur l’environnement de celles-ci. Les résultats de ces consultations transfrontalières doivent être pris en considération pendant l’élaboration du plan ou programme concerné et avant que ceux-ci ne soient adoptés ou soumis à la procédure législative. En définitive, les régions consultées doivent être informées sur la manière dont les résultats des consultations effectuées ont été pris en considération, ainsi que sur les raisons du choix du plan ou du programme tel qu’adopté, compte tenu des autres solutions raisonnables qui avaient été envisagées ». Qu’en est-il en l’espèce ? Est-ce que cette directive est bien respectée ? Est-ce prématuré de s’en soucier ?

Marc LOEWENSTEIN

(photo: Le Vif)

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