Télétravail, pratique du vélo, utilisation des transports publics, recours à la voiture personnelle (notamment pour se préserver du virus), chantiers, évaluation des dispositifs Covid (zones 20, pistes cyclables temporaires…).
Est-ce que tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes ? « Je pense que la question elle est vite répondue » ! …
Mobilité dans Bruxelles : que nous réservera la rentrée de septembre ?
Ces mois de juillet et août ont été en grande partie rythmés par les informations, parfois alarmantes, inquiétantes, révoltantes, autour du Covid-19 (tracing, testing, zones vertes-oranges-rouges, accès restreint à la côte belge…). Il est aujourd’hui admis que la pandémie fait et fera sans doute partie de notre quotidien dans les mois qui viennent.
Ces prochains jours, nous serons nombreux à accompagner nos enfants à l’école et à reprendre le chemin du travail. Cette rentrée, dans un contexte peu évident, se fera sans doute en utilisant comme moyen de déplacement une voiture, un transport en commun, un vélo, une trottinette ou encore nos pieds. La mobilité dans Bruxelles fera son grand retour ! Et là, c’est la bouteille à encre… Aujourd’hui, personne ne sait comment cette rentrée se déroulera en termes de mobilité. Le cabinet d’Elke Van den Brandt, ministre bruxelloise de la mobilité, évoquait il y a quelques jours encore « l’incertitude » qui plane sur cette rentrée. Ce que nous savons, c’est que la période de confinement puis de déconfinement a ouvert une fenêtre sur le télétravail, a fait exploser les ventes de vélos, et que la mobilité bruxelloise est bel et bien un enjeu stratégique majeur – quitte, pour certains, à tenter de cliver toujours plus au moment où il faudrait resserrer les rangs. Mais ce savoir n’exclut pas l’incertitude.
En 2020, le télétravail a fait une entrée en force dans le monde du travail. Il a certainement permis de réduire le nombre de voitures qui entrent, sortent et circulent à Bruxelles. Il a aussi entraîné une diminution de la pollution. Mais sera-t-il encore longtemps pratiqué aussi massivement, et avec quelles conséquences sur l’économie bruxelloise ? Que se passera-t-il si le télétravail diminue à l’avenir et que chaque automobiliste reprenne demain son véhicule individuel pour revenir au bureau ? Quelles sont les politiques mises en œuvre par les deux autres Régions du pays et le Fédéral pour aider les navetteurs à délaisser la voiture quand ils viennent travailler à Bruxelles ?
En 2020, le nombre de cyclistes à Bruxelles aura continué une ascension entamée depuis une vingtaine d’années. On parle d’une croissance du marché de l’ordre de 20% cette année en Belgique. Mais cet engouement des nouveaux cyclistes pour la « petite reine » sera-t-il permanent ou temporaire ? Ce nouveau vélo acheté en plein confinement sera-t-il toujours utilisé par les Bruxellois.es pour se rendre au travail plutôt que la marche, la voiture ou les transports en commun et collectifs ? Quelle sera l’influence de la météo sur les comportements des cyclistes, notamment en automne et en hiver ? Quel est l’état de la concertation entre la ministre bruxelloise de la mobilité et les habitants, les commerçants et les communes dans la réalisation d’une série d’aménagements (pistes cyclables temporaires, suppressions temporaires de bandes de circulation, multiplication de zones apaisées…) ? À mi-mot, la ministre reconnaît elle-même que les concertations pour prendre ces mesures auraient pu être mieux faites.
Et il reste aussi une autre inconnue : la peur autour du Covid-19 et son effet sur les choix de mobilité de chacun et chacune. Selon une étude de Deloitte, 43% des Belges ont prévu de moins utiliser les transports en commun dans les prochains mois pour éviter le risque de propagation du virus. Alors, même si la STIB fait des efforts gigantesques pour accueillir les usagers dans les meilleures conditions, et même s’il y a davantage d’infrastructures pour les vélos, il est à craindre que les usagers habituels de la STIB recourent à leur véhicule personnel (s’ils en ont un). Et personne ne pourrait les en blâmer.
À titre personnel, je suis inquiet. Ce 21 août, je suis passé vers 16h avenue de la Toison d’Or. J’étais en voiture, pris au piège de files interminables. Nous n’étions que le 21 août…
Nous verrons incessamment si la mobilité développée ces derniers mois dans la Région bruxelloise aura permis de faire de cette rentrée un moment agréable ou, plus modérément, le plus agréable possible. Il est inutile de rappeler que chaque Bruxelloise et chaque Bruxellois a fait preuve de courage, de patience et de résilience pendant une très longue période. Chaque navetteur venant de Flandre et de Wallonie est également très méritant. Ils méritent une politique de la mobilité pragmatique, efficace, au-delà des clivages politiques – poussés parfois jusqu’aux limites de la caricature -, au service de chacun et bâtie sur la concertation à chaque niveau de pouvoir mais aussi avec les habitants de la Région. La question de la concertation, de l’objectivation et de l’évaluation des décisions est centrale.
Ils peuvent compter sur moi pour continuer à faire mon métier de député dans le sens de l’intérêt général, de plus de justice, et d’une mobilité qui donne sa place à chacun.
Je vous souhaite, ainsi qu’à vos proches, une bonne rentrée.
Marc Loewenstein