Les pollutions sonore et de l’air liées à l’usage de diesel par les bus de la STIB emportent des nuisances et des risques pour la santé des citoyens qui se doivent d’être diminués au maximum par les autorités publiques.
Sur le terrain, des bus hybrides et électriques ont été commandés et, pour partie, mis en circulation. La STIB prévoit dans ses plans un renouvellement complet d’ici 2035 de sa flotte de bus qui compte aujourd’hui 782 bus dont 37 électriques en test. Si cette annonce est, à priori, réjouissante, il n’en reste pas moins que les délais évoqués restent particulièrement longs.
Des alternatives, ou du moins, des solutions de transition, existent et le « Gas To Liquid » en fait partie…
Question orale de M. Marc LOEWENSTEIN, Député bruxellois DéFI, à M. Alain MARON, Ministre, chargé de la Transition climatique, de l’Environnement, de l’Energie et de la Démocratie participative, et à Mme Elke VAN DEN BRANDT, Ministre, chargée des Travaux publics, de la Mobilité et de la Sécurité routière.
Concerne : L’introduction du carburant « Gas to Liquid » (GTL) aux fins d’améliorer les performances environnementales des bus de la STIB
Les pollutions sonore et de l’air liées à l’usage de diesel par les bus de la STIB emportent des nuisances et des risques pour la santé des citoyens qui se doivent d’être diminués au maximum par les autorités publiques.
Le Gouvernement bruxellois a adopté le 24 octobre dernier la version définitive de la contribution bruxelloises au Plan National Energie Climat (PNEC) pour 2030. On peut y souligner que l’ambition climatique régionale suppose la décarbonation progressive du secteur du transport routier et, notamment, l’amélioration des performances environnementales des véhicules restants et l’évolution du parc roulant bruxellois vers un parc de véhicules zéro émissions.
Sur le terrain, des bus hybrides et électriques ont été commandés et, pour partie, mis en circulation. Quant à la STIB, elle prévoit dans ses plans un renouvellement complet d’ici 2035 de sa flotte de bus qui compte aujourd’hui 782 bus dont 37 électriques en test. Si cette annonce est, à priori, réjouissante, il n’en reste pas moins que les délais évoqués restent particulièrement longs (ou courts selon le défi à relever) et que les citoyens bruxellois sont en droit d’espérer des actions intermédiaires concrètes permettant de diminuer les pollutions sonore et de l’air en région bruxelloise.
Des alternatives, ou du moins, des solutions de transition, existent et le « Gas To Liquid » (ci-après « GTL ») en fait partie.
Plusieurs études et expérimentations sur le terrain – notamment par des entreprises de transports publics – ont démontré son caractère moins polluant et à terme plus économique. Ainsi, par exemple, au terme d’une phase de test s’étant révélée très concluante, la ville de Strasbourg a entièrement alimenté ses bus diesel par du carburant GTL. Il en va de même à Paris. Environ 300 véhicules roulent ainsi aujourd’hui au GTL.
Les avantages du GTL sont notamment qu’il peut être utilisé à la place du diesel sans qu’aucune modification sur les véhicules ne soit nécessaire. De plus, son utilisation permet une réduction de 20 à 35% des émissions de particules fines, une réduction des oxydes d’azote (Nox) et il n’y a aucun dégagement de fumée ou d’odeur. Par ailleurs, le bruit du moteur serait réduit de moitié.
Plus précisément, le GTL fait partie de la famille des carburants paraffiniques répondant à la norme européenne EN15940. Cette norme nécessite d’être transcrite dans chaque pays individuellement. Le GTL est déjà commercialisé notamment en France, aux Pays-Bas, en Allemagne, en Angleterre et au Danemark. En Belgique, l’arrêté royal du 8 juillet 2018 permet désormais de commercialiser ce type de carburant à partir du 23 juillet 2018.
En d’autres termes, le GTL permettrait de rendre moins polluant le vieux diesel.
Rendre Bruxelles plus respirable est, certes, une volonté commune à toutes et tous, mais également une véritable nécessité. Nous nous devons d’étudier toute opportunité afin que notre région soit moins polluée et polluante en vue de la rendre ainsi plus agréable à vivre pour l’ensemble de ses citoyens.
Un élément neuf depuis le dépôt de ma question orale il y a un mois et demi : c’est le souhait de la STIB de tester des bus roulant à l’hydrogène, ou plutôt utilisant l’hydrogène pour produire de l’électrique… L’article de presse donnant cette information nous informe aussi des défauts potentiels de cette option en termes de rendement ou encore de coûts d’investissement très importants.
En février 2018, j’ai eu l’occasion d’interroger le ministre de la mobilité sur le sujet. Il n’avait pas d’idée arrêtée sur la question et se proposait de demander l’avis de Bruxelles Environnement pour savoir si le Gouvernement doit entamer une procédure de reconnaissance du GTL comme carburant. Différents avis devaient être sollicités. Entretemps, il apparait que quelques contradictions ont été relevées dans l’avis de Bruxelles Environnement. Et élément neuf non négligeable : l’arrêté royal du 8 juillet 2018 autorise une mise sur le marché de ce carburant alternatif.
Sachant que la STIB consume quelques 41 millions de litre de diesel par an, que la Région bruxelloise doit jouer un rôle d’exemple en matière d’amélioration de la qualité de l’air, que des opportunités existent, a priori, sans coûts d’investissement et d’exploitation, il serait dommage, voir incompréhensible, de ne pas suivre les exemples de certains de nos voisins et tester cette solution transitoire à Bruxelles.
Dès lors, pourriez-vous m’indiquer :
- Si d’autres avis que celui de Bruxelles Environnement ont été demandé sur la question ? Dans l’affirmative, quelle en est la teneur ?
- Si le Gouvernement prévoit, dans le cadre de ces objectifs d’amélioration de la qualité de l’air et de vie des Bruxellois, d’exploiter des carburants alternatifs au diesel sur les bus de la STIB ?
- Dans l’affirmative, prévoit-il, à l’instar de ce qui a été réalisé à Paris et Strasbourg, de tester le carburant GTL sur les bus de la STIB ?
Marc LOEWENSTEIN
Pour découvrir le compte rendu des débats, cliquez ici et choisissez la Commission Mobilité du 17/12/2019. Il est disponible quelques jours après la date du débat.