Question écrite de M. Marc LOEWENSTEIN, Député bruxellois DéFI, à M. Alain MARON, Ministre, chargé de la Transition climatique, de l’Environnement, de l’Energie et de la Démocratie participative.
Concerne : Les mesures de la qualité de l’air à Bruxelles
Nous apprenions récemment dans la presse que la Région bruxelloise allait lancer un ensemble de projets mêlant administrations, académiques, laboratoires, associations et citoyens dans le but d’améliorer la mesure de la concentration de polluants dans l’air, leurs émissions réelles et leurs impacts sur la santé des enfants. A terme, l’objectif est d’utiliser les données récoltées comme indicateurs pour la mise en place de nouvelles mesures visant à améliorer la qualité de l’air dans notre région.
Parmi les projets qui vont être mis en place, il y aurait ainsi :
– la création d’un réseau secondaire de 100 stations de mesures du dioxyde d’azote ;
– la mesure des concentrations de ce même dioxyde d’azote dans des cours de récréation et chez des particuliers ;
– la mesure par 3.000 Bruxellois de la pollution de l’air à l’extérieur de leur maison ;
– la mesure des émissions en conditions de conduire réelles de 150.000 véhicules circulant dans les tunnels et sur des axes importants de la capital ;
– la mise en en place d’un bio-monitoring de 220 élèves d’écoles primaires issus de divers milieux socio-économiques. Ces enfants porteront chez eux et à l’école un appareil mesurant la pollution associée au trafic et des analyses de sang et d’urine leur seront prélevées afin de mettre en lien ces données avec un ensemble de tests cognitifs et de santé. Ce dernier projet est financé par la fondation Bloomberg et sera mis en œuvre par l’Université d’Hasselt.
La mauvaise qualité de l’air résultant de la pollution atmosphérique a des impacts sanitaires graves : maladies respiratoires, cancers, allergies, etc. Chaque année, elle provoque 12.000 décès prématurés en Belgique, ainsi que de nombreuses maladies. Plus encore, elle représente un coût annuel d’au moins 8 milliards d’euros et une perte annuelle de 2,5 millions de jours de travail pour cause de maladie.
Par conséquent, je me réjouis de voir que la Région bruxelloise prend la juste mesure de la situation en mettant en place des initiatives visant à réaliser davantage de mesures de la qualité de l’air et ce par l’intermédiaire d’actions de pédagogie et de sensibilisation du public dans le cadre de projets de “science citoyenne”. Grâce à la complicité des citoyens, les autorités publiques et les scientifiques peuvent récolter davantage de données, souvent sur des zones géographiques ou des durées plus étendues. Il reste à espérer que les données récoltées au travers de ces projets ne restent pas sans lendemain et aboutissent à l’adoption de politique publiques concrètes et surtout indispensables pour garantir une qualité de vie décente aux citoyens bruxellois d’aujourd’hui et de demain.
Compte tenu de ces éléments, voici mes questions :
- Quels sont concrètement les instruments de mesures qui seront déployés dans le cadre de ces différents projets ?
- Un plan de déploiement existe-t-il ? Où seront placés les instruments de mesures ? Selon quels critères ? Pendant combien de temps ?
- Sur la base de quels critères les cours de récréations, les particuliers, les 3.000 Bruxellois, 150.000 véhicules et 220 élèves ont-ils été sélectionnés ? Les impératifs de représentativité de la population bruxelloise sont-ils garantis ?
- Comment le financement du projet de bio-monitoring des 220 élèves s’opère-t-il ? A hauteur de quel pourcentage le financement par la Région, par la fondation Bloomberg et par l’Université d’Hasselt est-il fixé ?
- Pourquoi avoir choisi de collaborer avec l’Université d’Hasselt et non avec une Université bruxelloise ? Cela s’explique-t-il par une expertise déjà acquise par cette université en la matière ? Si oui, d’autres projet de ce type ont-ils déjà été réalisés par l’université limbourgeoise ? Quels résultats peut-on en tirer ?
- Les citoyens ne peuvent participer à la politique en faveur d’une meilleure qualité de l’air et intervenir activement, le cas échéant – y compris en changeant eux-mêmes de comportement – uniquement s’ils sont bien informés. En ce sens, une campagne de communication renforcée auprès des citoyens autour de ces projets et des impacts des résultats obtenus est-elle prévue ? Si oui, sous quelles modalités ? Avez-vous prévu de particulièrement sensibiliser les personnes à risque ?
Je vous remercie pour vos réponses.
Marc LOEWENSTEIN