Stade de l’Union au Bempt

|

Quelle est la position de DéFI Forest sur le projet de nouveau stage de l’Union Saint-Gilloise sur le site du Bempt ? Quelle est notre réponse par rapport à l’offre d’achat pour 3,5 millions d’euro ? Que dire de l’attitude du Collège Ecolo-PS dans ce dossier ?

La saga du projet de stade de l’Union au Bempt s’est invitée au Conseil communal lors duquel le Collège Ecolo-PS a souhaité faire acter le refus de l’offre d’achat du terrain de la commune pour un montant de 3,5 millions €.

DéFI a rappelé que, en l’état, l’offre ne pouvait pas être soutenue. De nombreux problèmes doivent en effet encore être résolus. Par contre, DéFI a dénoncé l’hypocrisie du Collège Ecolo-PS qui, d’un côté dit aimer l’Union et soutenir le club et, de l’autre, entend imposer a priori certaines conditions qu’elle sait pertinemment impossible à respecter. Contrairement à la majorité, DéFI ne ferme pas la porte et espère qu’un dialogue constructif pourra reprendre dans une relation de confiance mutuelle et avec l’objectif d’aboutir. « Bruxelles, ma ville, je t’aime, … ». L’Union est un club forestois et bruxellois et doit le rester.

Voici l’intervention complète de Marc Loewenstein lors du conseil communal du 14 février 2023

Nous sommes ici face au choix du cœur ou au choix de la raison : mon cœur veut que l’Union reste à Forest, mais, en l’état actuel, un bon gestionnaire ne peut accepter l’offre du club pour le terrain du Bempt. Et donc le groupe DéFI ne peut accepter cette offre.

3,5 millions €, c’est trop peu compte tenu des conséquences d’une éventuelle installation du stade sur le site visé puisqu’il va falloir  

  • relocaliser ailleurs le dépôt communal
  • déplacer le terrain de rugby : ça a aussi un coût et si déplacement il y a, il doit se faire dans de bonnes conditions
  • aussi déplacer la nouvelle zone de fitness.

Par ailleurs, une série de points problématiques ne sont à ce jour pas résolus.

Plusieurs éléments sont encore à clarifier. Je pense à l’étude d’impact en termes de mobilité, au stationnement, au cheminement des supporters : dans ce cadre, des accords sont nécessaires avec Citydev, certaines entreprises ou encore Bruxelles-Propreté. Et puis, il va aussi falloir apporter toutes les garanties aux exploitants du Petit Train à Vapeur pour que son site soit préservé et protégé, et que les familles qui le fréquentent puissent en profiter en toute sérénité.

Nous nous préoccupons également des utilisateurs actuels du centre sportif du Bempt, je pense aux clubs résidents, aux enfants et adultes qui y jouent, aux parents qui viennent accompagner leurs enfants, et à la compatibilité d’une telle activité sur le site du Centre sportif les jours de match de l’Union.

Même si ce ne sont pas les seuls, ce sont des points importants dont il faut bien évidemment tenir compte et les résoudre, s’il est possible de les résoudre.

Pour ce qui concerne les garanties juridiques quant à l’occupation du site au vu des prescriptions du PRAS, cela relève de la procédure de permis et je ne doute pas que si une offre est faite, elle sera conditionnée à l’octroi des permis. Personne ne prendrait le risque d’acheter sans conditions, tout comme la commune ne pourrait pas vendre sans conditions.

Dès lors, sur le fond et en l’état actuel du dossier, nous sommes tous d’accord pour dire que l’offre de l’Union ne peut pas être acceptée.

PAR CONTRE, ce que nous reprochons au Collège Ecolo-PS, c’est la manière dont ce dossier a été amené.

  • Le Collège reçoit une demande de l’Union. Il a des observations tout à fait légitimes.
  • Des échanges sont entamés entre le Collège et l’Union
  • Et on ne parle pas de mois mais d’années.
  • Comme c’est repris dans la délibération qui nous est soumise ce soir « L’Union s’engage à répondre à toutes les remarques de la commune mais demande un accord de principe moyennant certaines conditions »
  • Le Collège répond à l’Union : « c’est très bien mais on veut que vous nous fassiez une offre »
  • L’Union fait alors une offre de 3,5 millions € en janvier
  • Le Collège remet en avant toutes ses objections et conclut qu’il faut rejeter l’offre pour les raisons légitimes rappelées plus tôt et rappelées également par d’autres.
  • Mais quand la presse lui demande s’il prévoit de faire évaluer le terrain dès lors qu’il estime que le montant est insuffisant, il répond « non, nous ne sommes pas demandeurs de vendre »…

Si c’est pour en arriver à cette conclusion, le Collège aurait pu dire non à l’Union dès qu’il a commencé à avoir des vues sur le site communal du Bempt.

S’il aime tant l’Union comme il s’efforce de le rappeler, il pourrait, sans bien sûr dire oui à toutes ses demandes, être plus honnête et respectueux dès le départ. Cela aurait fait gagner du temps et de l’argent au club, le stade actuel est trop petit et cette situation engendre, ça a été rappelé, des pertes annuelles pour le club de 6 à 7 millions €.

Le club a aujourd’hui la chance d’avoir des investisseurs anglais, mais la question aujourd’hui est « jusqu’à quand ? » ou encore « est-ce que l’on veut créer les conditions pour que l’Union redescende en division inférieure ? »

Ce dossier dépasse les frontières de notre commune. La majorité ne cesse de dire qu’elle aime l’Union, que c’est un chouette club… mais dans les faits, le Collège le traite aujourd’hui davantage comme un adversaire que comme un partenaire.

On est dans un dialogue de sourds et ça donne une image déplorable de notre commune. Ça  nous interpelle aussi plus largement sur les questions de planifications urbaines bruxelloises. Qu’est-ce qu’on est encore prêt à réaliser et dans quelles conditions ?

DéFI ne ferme pas la porte et espère que le dialogue va se rétablir mais j’ai des doutes que la majorité Ecolo-PS en soit capable. L’amendement déposé ici en dernière minute nous le confirme, je vais y revenir.

Et c’est souvent comme ça avec cette majorité quand il y a des questions sérieuses à traiter, des problèmes sérieux à régler. Cette manière de gérer est effarante et très préoccupante pour l’avenir de notre commune.

Le Gouvernement bruxellois ne semble pas non plus espérer grand-chose du Collège forestois puisque Pascal Smet et Rudi Vervoort ont annoncé reprendre la main pour trouver une solution pour l’Union-Saint-Gilloise et mettre l’Union et le Collège autour de la table.  

Espérons juste que le Collège ne le regrettera pas et que cela ne se conclura pas par un troc Stade vs Marais Wiels. C’est ce qui pourrait arriver et c’est ce que certains craignent.

Espérons aussi que les supporters n’aient pas à changer les paroles de leur chanson « Bruxelles, ma ville, je t’aime, (je porte ton emblème, tes couleurs, dans mon cœur, et quand vient le we, au parc Duden, je chante pour ton club…) ». L’Union est un club bruxellois et doit le rester.

Espérons enfin qu’une solution rapide soit trouvée, quelque part à Bruxelles, non seulement pour le club et ses supporters, mais aussi pour tous les riverains du stade Marien qui, pendant qu’on tourne en rond autour du Bempt, continuent à subir les nuisances des matchs, je pense essentiellement au stationnement mais aussi au bruit et notamment aux difficultés qu’ont certains parents à faire dormir leurs enfants en bas âge.

Pour conclure, et je l’ai déjà dit à plusieurs reprises, il est sain d’avoir un débat public sur le sujet, il a été entamé lors de l’interpellation citoyenne de la fin de l’année 2022 et il se poursuit aujourd’hui. Il était aussi important d’entendre l’Union et les services communaux en commission le 31 janvier dernier afin d’apporter toutes les clarifications aux conseillers communaux, ce qui nous a permis de nous faire une idée claire du projet. C’est ce que nous souhaitions.

Par contre, nous ne comprenons pas l’intérêt d’une telle délibération proposée ici devant le conseil communal si ce n’est couvrir le Collège sur tout le processus engagé avec l’Union. Refuser une offre d’achat relève de la compétence du Collège. Le point aurait un sens à être déposé au Conseil communal que s’il visait à lier la commune, à créer un lien contractuel. Or, ce n’est pas le cas ici.

Vous nous envoyez ce soir à 19h45 (le conseil communal débute à 19h30) un amendement pour compléter la décision, amendement qui vise dont à « mandater le collège pour poursuivre les discussions avec la Région et le Club en vue de la recherche de pistes de solutions sur le territoire communal et régional », très bien mais je me demande en quoi la Région et l’Union ont besoin de vous pour rechercher des pistes hors de Forest.

Par ailleurs, pour ce qui concerne « les sites forestois », qui relève davantage de votre compétence, vous précisez conditionner les discussions au fait qu’« il faut que le club réponde aux conditions formulées par la Commune, afin que la Commune et ses habitant.e.s puissent définitivement se prononcer, en pleine connaissance de cause ».

Sur le papier, cela semble logique, mais dans les faits et en droit, ça l’est moins.

On peut bien évidemment demander des garanties quant :

  • aux compensations viables pour les pertes de jouissances des structures communales ;
  • quant à l’étude d’impact recommandée par Perspective
  • et quant à des préaccords concernant l’utilisation des parkings environnants ainsi que l’accès et/ou utilisation des infrastructures de Bruxelles-Propreté.

Mais vous l’avez précisé dans votre introduction M. Mugabo, il vous revient que l’utilisation des infrastructures de Bruxelles-Propreté n’est pas possible. Le Collège impose donc par cet amendement une condition qui ne peut être remplie. A quoi joue-t-on ?

Pour ce qui est maintenant des garanties juridiques sur l’affectation du sol et la conformité au PRAS, cela relève davantage de la procédure de permis.

Conditionner cela préalablement à tout accord, c’est en droit une condition purement potestative, en d’autres termes, une condition qui n’est juridiquement pas valide dans la mesure où celui qui l’exige sait très bien que l’autre partie ne pourra pas la respecter.

Par ailleurs, il me semble évident que si on arrive à un accord, je n’imagine pas que l’Union achèterait le site sans condition d’obtenir le permis. Raison pour laquelle imposer cette condition préalable n’est pas correct.  

Pour ces raisons, nous nous abstiendrons sur ce point.

Précédent

Les échos du conseil

Le piégeage de chauffeurs Heetch

Suivant