Les recettes de la STIB proviennent notamment des voyageurs. Qui dit moins de voyageurs dit moins de recettes. Le Covid a par ailleurs généré des coûts supplémentaires. Les prix de l’énergie sont en augmentation. A cela, s’ajoute les souhaits de gratuité des transports.
Comment financer tout cela? Quels économies et quels choix réaliser ?
Demande d’explications de M. Marc LOEWENSTIN, Député bruxellois DéFI, à Mme Elke VAN DEN BRANDT, Ministre, chargée des Travaux publics, de la Mobilité et de la Sécurité routière.
Objet : Les perspectives financières de la STIB au regard de la crise du Covid, de l’envol des prix de l’énergie et des mesures de « gratuité »
Lors d’une précédente question développée il y a un peu plus d’un an (29/09/2020), j’abordais la question des perspectives financières de la STIB au regard notamment de la crise du Covid. Le secrétaire général de l’UITP indiquait alors que le monde de la mobilité ne sera probablement plus jamais comme avant. Il évoquait les progrès réalisés en matière de qualité de services à la suite de la pandémie (nettoyage, renforcement de l’offre pour avoir moins de monde par véhicule, accélération de la numérisation), ainsi que les défis financiers à relever et la nécessité pour les pouvoirs publics de soutenir le secteur de la mobilité afin d’assurer sa viabilité.
Je pointais alors le fait que, à moyen terme, le transport public demandera davantage de moyens et de budget pour transporter moins de voyageurs et que, probablement, certains usagers renonceront à leur abonnement, ce qui aggravera davantage les problèmes financiers des transports publics, et que des choix devront être faits.
Il y a un an, le taux de fréquentation de la STIB était de 65%. Selon les dernières informations communiquées, nous sommes aujourd’hui à 80%.
En réponse à ma question précédente, vous m’informiez notamment que la STIB avait alors évalué les conséquences financières de la crise du Covid-19 à environ 118 millions d’euros (pertes de recettes : 108 m° € ; des dépenses complémentaires pour le nettoyage, matériel de protection… : 30 m° € ; dépenses évitées comme la diminution des coûts d’énergie, de personnel : 20 m° €. Ces chiffres devaient être réévalués deux mois après ma question, soit fin novembre, début décembre 2020.
Pour réaliser des économies ou assurer un certain équilibre financier à la STIB, plusieurs options existent : recentrer sur le métier de base, réduire les frais généraux et rationalisation des titres de transports, réduire les coûts d’exploitation, maintenir l’existant et appeler la Région pour combler les déficits, ou bien un mix de tout cela. Si différentes réponses avaient été apportées et qu’il avait été notamment fait référence à l’étude de PWC de 2017, vous précisiez qu’il n’avait alors pas été décidé de prendre de mesures de rationalisation supplémentaires ou de renoncer à certains projets. Vous précisiez que le débat sera difficile. Vous précisiez aussi que la gratuité pour les moins de 25 ans et les plus de 65 ans, qui a également un coût à ne pas négliger, demeurait dans l’accord de majorité et qu’il faut le respecter.
Une nouvelle réalité aura aussi un impact sur la STIB : l’envolée des prix du gaz et de l’électricité. Et le scénario le plus optimiste table sur une stabilisation des prix au printemps 2022.
Si cette hausse de prix impacte et impactera les ménages et les entreprises, ce sera aussi le cas pour la STIB qui a un besoin sans doute vital d’électricité pour faire rouler ses trams et ses métros. Elle en aura d’autant plus besoin qu’elle se lance dans l’électrification de ses bus. Elle a sans doute également besoin d’électricité pour éclairer ses bâtiments, ses stations, ses arrêts…
La STIB utilise de l’électricité verte certifiée par le mécanisme de Garanties d’Origine. Selon la STIB, « cette électricité verte est issue du vent, du soleil ou de la biomasse. Elle n’est produite que localement, en Belgique. La source varie selon la saison : cela vient plutôt du soleil en été, et du vent en hiver. Nous investissons également dans des panneaux solaires sur les toits de nos dépôts ». La STIB a aussi installé des panneaux photovoltaïques sur les toits d’une série de dépôts pour couvrir une série de besoins en électricité. Elle mène aussi une politique dynamique d’économie d’énergie.
Compte tenu de ce qui précède, j’aimerais vous poser les questions suivantes :
- Pourriez-vous communiquer une mise à jour des conséquences et coûts financiers liés à la crise du Covid-19 pour 2020 et 2021 ?
- Pourriez-vous m’informer de l’évolution des recettes liées aux abonnements entre 2018 et 2021 ?
- Au regard des réponses apportées l’an dernier, des mesures nouvelles ont été prises pour assurer la santé financière de la STIB sans trop faire appel à la Région ? Si oui, lesquelles ?
- La STIB a-t-elle évalué l’impact de la hausse actuelle des prix de l’énergie sur ses propres dépenses ? Si oui, quel est-il ?
- La STIB a-t-elle réalisé des études et planifié des actions pour faire face à cette hausse du prix de l’énergie et, plus largement, aux évolutions à venir des productions d’énergie (fin du nucléaire…) ? Si oui, quelles sont-elles ?
- Un audit sur la gratuité ou la quasi-gratuité des transports en commun a-t-il ou sera-t-il réalisé par la STIB ? Quelle est l’estimation globale actuelle des mesures déjà prises pour 2020 et 2021 ?
Je vous remercie pour vos réponses.
Marc Loewenstein
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