La création de 25.000 places de stationnement au sein de parking de transit dans et autour de Bruxelles

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On ne règlera pas les problèmes de congestion de Bruxelles en imposant des contraintes aux seuls Bruxellois et en ne proposant pas de solutions plus en amont pour les quelques 200.000 navetteurs qui entrent chaque jour à Bruxelles.

C’est bien d’avoir des P+R sur le territoire bruxellois, c’est une manière de dire à nos voisins et au Fédéral qu’on fait notre part du job, mais on n’incitera les navetteurs à renoncer à leur voiture que grâce à des parkings bien plus en amont reliés à des transports publics, essentiellement le train, performants. 

Demande d’explications de M. Marc LOEWENSTEIN, Député bruxellois DéFI, à Mme Elke VAN DEN BRANDT, Ministre, chargée des Travaux publics, de la Mobilité et de la Sécurité routière.

Concerne : La création de 25.000 places de stationnement au sein de parking de transit dans et autour de Bruxelles

Madame la Ministre,

Le 26 avril 2022, je vous interrogeais sur la concertation avec la Flandre, la Wallonie et la SNCB pour le développement des parkings de dissuasion en dehors de Bruxelles. J’y mentionnais que, selon une étude ULB-VUB datant de 2019, on pouvait estimer à environ 320.000 les navetteurs venant quotidiennement des autres Régions pour travailler à Bruxelles, qu’un tiers d’entre eux utilisaient le train pour venir travailler, et que cet usage du train semblait aller de pair avec l’éloignement géographique.

Nous avons aussi eu l’occasion de parler ici de l’importance que la SNCB doit accorder au développement de P+R. Pour 2020, la SNCB mentionnait 74.459 places de parking réservées aux voitures aux abords des gares. Dans son rapport d’activités pour l’année 2022, ce nombre de places s’élève à 74.866. Soit une croissance de l’offre de stationnement de 0,54% en deux ans. La SNCB prévoit 76.600 places de parkings pour voitures d’ici 2027, et 80.000 places d’ici 2032.

Elle prévoit en parallèle d’augmenter de 50.000 le nombre de places de parking vélos pour atteindre 164.000 places d’ici 2032. Je suppose que ces objectifs chiffrés ont été pensés pour diminuer la congestion automobile dans notre Région, qu’ils tiennent compte de la santé des habitants de Bruxelles, et qu’ils ont été validés par le ministre fédéral de la Mobilité.

Il apparaît aujourd’hui que plusieurs projets de parkings de dissuasion sont au stade de l’étude ou en cours de construction en Flandre et en Wallonie.

Comme vous le disiez encore récemment dans cette Commission : « La mise en place de P+R plus en amont sur l’itinéraire réduit considérablement la distance parcourue en voiture, ainsi que les embouteillages sur les routes d’accès à Bruxelles. La question des P+R doit donc être envisagée à l’échelle métropolitaine. » 

Je suppose que la Région flamande, la Région Wallonne et la SNCB partagent cet avis et que la création de 1.734 places de stationnement supplémentaires pour automobiles près des gares d’ici 2027 aidera à désengorger notre Région.

Pour rappel, le PRDD prévoit la réalisation de P+R offrant 25.000 places dans l’espace métropolitain dont 10.000 sur le territoire bruxellois, Good Move mise sur les P+R, notamment pour les déplacements d’une distance supérieure à 25 kilomètres, et notre déclaration de politique régionale précise que « (la) création de parkings de transit (P+R) doit se concevoir dans une optique métropolitaine et fera l’objet d’une concertation spécifique avec les Régions flamande et wallonne ainsi qu’avec le groupe SNCB ».

Il est temps de voir ce que la Communauté Métropolitaine de Bruxelles, présentée comme une des merveilles de la Sixième réforme de l’État, a dans le ventre. Les Bruxelloises et les Bruxellois ne doivent pas être les seuls à s’imposer des mesures contraignantes.

J’en viens à mes questions :

  • Aujourd’hui, la Région bruxelloise compte 8 P+R et 2.777 places sur son territoire. Il est prévu d’atteindre à terme 10.000 places. Quand cet objectif sera-t-il atteint et combien devrions-nous compte de places de stationnement P+R d’ici à la fin de la législature ? Quels sont les projets en cours et combien de places supplémentaires sont concernées ?
  • Plus largement, où en est-on dans les 15.000 autres places de stationnement de l’espace métropolitain prévues dans le PRDD ? Les projets actuels de parkings de dissuasion dans les deux autres Régions ont-ils été concertés avec la Région bruxelloise ? En savez-vous plus sur la création de parkings de dissuasion à proximité de gares SNCB dans la semi-périphérie bruxelloise ? Des plans vous ont-ils été présentés ? Sont-ils bien situés le plus en amont possible ? Combien de places de stationnement futures sont-elles concernées dans chaque Région ?
  • Avez-vous participé, directement ou indirectement, à la fixation des objectifs de la SNCB en matière de places de parkings pour voitures d’ici 2027 et 2032 ? À défaut, ces chiffres ont-ils fait l’objet d’une discussion quelconque lors de comités interministériels, groupes de travail… ? Sont-ils suffisants pour parvenir au report modal qui permettrait à notre Région de réduire, voire, rêvons un peu, de mettre fin à la congestion automobile ?
  • Une étude sur les effets sur la congestion actuelle – pour les navetteurs et les Bruxellois – de la création de nouvelles solutions de stationnement en amont de Bruxelles, aux abords des gares, a-t-elle été réalisée ? Dans l’affirmative, pourriez-vous nous en dire plus sur ses conclusions ?

Je vous remercie pour vos réponses.

Marc LOEWENSTEIN


Pour découvrir le compte rendu des débats, cliquez ici et choisissez la Commission Mobilité du 24/10/2023. Il est disponible quelques jours après la date du débat.

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