L’accès des éco-combis au Ring de Bruxelles

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La Flandre et la Wallonie autorisent, sous certains conditions, les véhicules plus longs et plus lourds (VLL) à circuler sur ses routes. Ce qui est pas encore le cas sur les parties bruxelloises du ring. S’il y a un intérêt pour les VLL de pouvoir circuler plus facilement entre le nord et le sud de la Belgique, l’accès au ring et, plus particulièrement par exemple, à l’usine Audi peut aussi être intéressant pour certains acteurs bruxellois, en veillant bien sûr à ce que ces camions n’entrent pas davantage dans Bruxelles.

Question orale de M. Marc LOEWENSTEIN, Député bruxellois DéFI, à Mme Elke VAN DEN BRANDT, Ministre, chargée des Travaux publics, de la Mobilité et de la Sécurité routière.

Concerne : L’accès des véhicules plus longs et plus lourds ou éco-combis au Ring de Bruxelles

Dans le cadre d’un projet-pilote supervisé par le Gouvernement wallon – qui a débuté le 1er janvier 2017 et qui se termine au plus tard le 30 septembre 2025 –, le SPW délivre des autorisations qui permettent aux véhicules plus longs et plus lourds (VLL) d’emprunter le réseau routier et autoroutier wallon pour transporter des marchandises. Cette autorisation fixe, entre autres, les itinéraires de ces convois afin de préserver les infrastructures et assurer la sécurité routière et la mobilité.

Pour rappel, ces VLL sont des combinaisons de véhicules qui peuvent mesurer jusqu’à 25,25m de long (au lieu de 18,75m) et avoir une masse totale jusqu’à 60 tonnes (au lieu de 44 tonnes maximum). Il convient par ailleurs de noter que le poids plus lourd est compensé par un plus grand nombre d’essieux (6, 7, 8 ou 9 au lieu de 5). La charge est donc proportionnellement mieux répartie. 2 VLL peuvent remplacer 3 camions, ce qui a un impact positif de diminution des émissions de CO² pour un même volume de marchandises transportées, raison pour laquelle on parle également d’éco-combis.

Un groupe de travail « poids et mesures » a été mis en place par le Secrétariat général BENELUX au sein duquel des discussions se tiennent notamment sur la circulation des VLL. En janvier 2019, la Flandre, la Wallonie et les Pays-Bas ont signé un accord technique relatif à ces VLL. Ces véhicules circulent également en Allemagne. Par contre, Bruxelles, tout comme le Luxembourg, ne participe pas à ce type de projet-pilote, ce qui rend aujourd’hui impossible le passage de ces véhicules sur son Ring.  

En juillet 2018, j’avais déjà interrogé votre prédécesseur sur le sujet. La Région bruxelloise avait commencé à élaborer un projet de réglementation prévoyant l’accès uniquement aux parties du ring qui relèvent de sa compétence. Seulement, des objections relatives à la sécurité routières ont été émises :

  • possibilité insuffisante pour d’autres véhicules de s’insérer sur le ring lorsqu’un véhicule circule au niveau de la voie d’accès ;
  • difficultés de désassemblage de la combinaison VLL et de leur déviation en cas d’incident ;
  • problèmes au niveau de 2 ponts et du virage de Forest.

A ma connaissance, nous en sommes toujours à ce point à Bruxelles et le sujet n’a pas encore été définitivement tranché alors que, de leurs côtés, la Région wallonne et la Région flamande sont, tout logiquement, désireuses que Bruxelles donne son feu vert. D’autant plus que, par exemple, les tram-bus de De Lijn qui roulent à Bruxelles mesurent quant à eux 24 mètres, soit 1,25 mètre de moins que la longueur maximale des VLL, et ce, sans poser de problèmes.

Enfin, s’il y a un intérêt pour les VLL de pouvoir circuler plus facilement entre le nord et le sud de la Belgique, l’accès au ring et, plus particulièrement par exemple, à l’usine Audi peut aussi être intéressant pour certains acteurs bruxellois, en veillant bien sûr à ce que ces camions n’entrent pas davantage dans Bruxelles.

Au regard de cette situation, j’aimerais vous poser les questions suivantes : 

  1. Quel est l’état des discussions internes à Bruxelles sur l’accès des VLL au ring de Bruxelles, voir à certaines zones à proximité du ring permettant de desservir certaines entreprises ?
  2. Quid de l’état des discussions au sein du groupe de travail BENELUX, ou plus directement avec la Flandre et la Wallonie ?
  3. S’il est essentiel de bien assurer la sécurité routière sur le ring, qu’est-ce qui explique que certains problèmes sont évoqués par Bruxelles et pas par la Flandre et la Wallonie ? Qu’est-ce qui explique que Bruxelles met en avant des problèmes d’insertion dans la circulation, de désassemblage et de déviation alors que la Flandre et la Wallonie ne semblent pas s’en soucier ?
  4. Qu’est-ce qui fait par ailleurs que l’on accepte la circulation de trambus de 24m de long et que l’on évoque un problème de longueur pour les VLL dont la taille maximum peut atteindre 25,25m ?
  5. Quant aux problèmes soulevés au niveau de 2 ponts et du virage de Forest, quels sont les moyens de résoudre ces problèmes ? Est-ce que le fait que ces VLL comptent davantage d’essieux répartissant la charge de manière proportionnelle ne pourrait pas être une réponse à ces craintes ?

Marc LOEWENSTEIN


Pour découvrir le compte rendu des débats, cliquez ici et choisissez la Commission Mobilité du 13/12/2022. Il est disponible quelques jours après la date du débat.

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