Le sort réservé aux véhicules électriques endommagés ou accidentés

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Si les coûts de maintenance et d’entretien des véhicules électriques sont inférieurs à ceux des véhicules thermiques, il est en revanche assez clair que les véhicules électriques accidentés ou endommagés ont une fâcheuse tendance à finir directement à la casse. En cause, le prix des batteries qui peut atteindre la moitié du prix de vente et leur réparation qui n’a rien de simple. Un non-sens écologique total pour une technologie qui se veut pourtant plus vertueuse que sa cousine thermique.

Question orale de M. Marc LOEWENSTEIN, Député Bruxellois DéFI, à M. Alain MARON, Ministre, chargé de la Transition climatique, de l’Environnement, de l’Energie et de la Démocratie participative.

Concerne : Le sort réservé aux véhicules électriques endommagés ou accidentés

Monsieur le Ministre,

Il est bien établi que les transports constituent une grande part des émissions mondiales de gaz à effet de serre. A ce titre, Bruxelles, comme d’autres régions d’Europe et du monde, se met en ordre de bataille pour verdir sa mobilité. Sur le cas spécifique des véhicules personnels, cela fait maintenant 5 ans que la LEZ a été mise en place dans notre région. Cela signifie que les véhicules aux motorisations jugées les plus polluantes sont progressivement interdits à la circulation et que l’on va progressivement arriver à une électrification généralisée de la flotte.

A l’heure où je vous parle, les véhicules 100% électriques ne représentent qu’une part encore faible de la flotte totale. Toutefois, leur nombre est en forte croissance et tout porte à croire, décisions publiques en tête, que cette croissance va être exponentielle. Dans un avenir proche, la plupart des voitures en circulation seront électrifiées. D’un point de vue environnemental et économique, cela aura des conséquences évidemment positives mais aussi négatives, que nous devons d’ores et déjà anticiper.

A ce titre, une problématique trop souvent occultée dans les débats publics est la question de la réparabilité des véhicules électriques. S’il est fréquemment admis que les coûts de maintenance et d’entretien des véhicules électriques sont largement inférieurs à ceux des véhicules thermiques, il est pour l’instant en revanche assez clair que les véhicules électriques accidentés ou endommagés ont une fâcheuse tendance à finir directement à la casse. En cause, le prix des batteries qui peut atteindre la moitié du prix de vente et leur réparation qui n’a rien de simple. Au risque d’entreprendre des opérations coûteuses et délicates, et en l’absence de possibilité d’effectuer un diagnostic clair de par l’impossibilité d’accéder aux données des batteries, les assureurs  préfèrent envoyer ces voitures à la casse.

Il s’agit donc là d’un non-sens écologique total pour une technologie qui se veut pourtant plus vertueuse que sa cousine thermique. En outre, il s’agit aussi d’une mauvaise affaire pour les consommateurs, qui voient leurs primes d’assurance augmenter en plus de devoir acheter des véhicules qui restent encore fort coûteux. Tout ce gâchis de ressources et d’argent pourrait être évité : on estime que 95 % des cellules des voitures électriques qui finissent en casse seraient intactes et pourraient être réutilisées plutôt que recyclées.

Monsieur le Ministre, à ce propos, voici mes questions :

  1. Avez-vous eu des discussions avec vos homologues régionaux, fédéraux ou européens quant à cette problématique en particulier ? Plus spécifiquement, avez-vous eu l’occasion d’aborder la question des réglementations en matière de batteries pour véhicules, et notamment la question des standards de réparation et de maintenance ? Si oui, qu’est-il ressorti de vos discussions ? Si pas, pourquoi et est-il question d’en discuter prochainement ?
  1. Disposez-vous de données chiffrées quant à la proportion de véhicules électriques accidentés finissant à la casse dans notre Région ? Qu’en est-il en comparaison avec les véhicules thermiques ?

D’avance je vous remercie pour vos réponses.

Marc LOEWENSTEIN


Pour découvrir le compte rendu des débats, cliquez ici et choisissez la Commission Environnement du 24/05/2023. Il est disponible quelques jours après la date du débat.

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