Les « Smombies » et la sécurité routière

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L’expression “smombies” – contraction des mots “smartphone” et “zombie” – peut prêter à sourire mais cache un prblème réel de sécurité routière. Elle désigne ces piétons errants, un peu hagards et absents à leur environnement, qui ont les yeux rivés sur leur smartphone pendant qu’ils marchent voire traversent au risque de tomber, de se prendre un poteau, de percuter un passant, ou encore, plus grave, d’être renversés par un véhicule. Certains pays prennent ce phénomène très au sérieux. Qu’en est-il chez nous ?

Question orale de M. Marc LOEWENSTEIN, Député bruxellois DéFI, à Mme Elke VAN DEN BRANDT, Ministre, chargée des Travaux publics, de la Mobilité et de la Sécurité routière.

Concerne : Les “smombies” et la sécurité routière

Madame la Ministre,

Les chiffres de notre sécurité routière sont mauvais. S’agissant des piétons, selon VIAS, le total de piétons victimes d’un accident corporel s’élevait en 2022 à 913, parmi eux, 908 blessés et 5 tués.

Selon le baromètre de la société de l’information publié en 2020, en 2019, 84% des sondés possédaient un smartphone pour se connecter à Internet, concernant l’utilisation selon le genre, la parité est parfaite. Toujours selon cette étude, au moins 90 % des personnes de 15 à 54 ans utilisent le smartphone, contre 65% de personnes âgées de 55 ans ou plus. En France, le nombre de piétons victimes d’un accident dû à l’usage d’un smartphone est en hausse. Selon une enquête citée en 2016 par Alain Gerlache, 14% des piétons bruxellois traversaient sans regarder le tram qui arrivait.

L’expression “smombies” – contraction des mots “smartphone” et “zombie” – naît en Allemagne en 2015. Elle désigne ces piétons errants, un peu hagards et absents à leur environnement, qui ont les yeux rivés sur leur smartphone pendant qu’ils marchent voire traversent au risque de tomber, de se prendre un poteau, de percuter un passant, ou encore, plus grave, d’être renversés par un véhicule. L’expression peut prêter à sourire, mais le problème est réel voire même pris très au sérieux dans une série de pays.

Des études scientifiques ont été réalisées sur le sujet, notamment en Corée du Sud, en Espagne, en Chine et en Grèce. Ces études mettent parfois en avant des propositions de solutions pour faire diminuer le nombre de victimes chez les “smombies”:

  • faire appel à l’intelligence artificielle pour identifier le risque et afficher sur l’écran smartphone du “smombie” une alerte de l’imminence d’une collision, d’un obstacle ou d’une chute ;
  • installation de feu de circulation supplémentaire au sol à l’intention des “smombies”…
  • En France, la RTAP a développé une application (Amy) en collaboration avec Copsonic. Le bus envoie un ultrason qui va ensuite être capté par le smartphone de l’utilisateur.

À côté de ces systèmes, qui peuvent coûter cher en développement ou en installation, des solutions plus radicales ont été adoptées : en Sardaigne par exemple, les “smombies” sont mis à l’amende…

Madame la Ministre, vous connaissez l’intérêt de mon groupe pour les piétons et pour la sécurité routière. Cette problématique doit nous interpeller et nous devons aller de l’avant, en s’inspirant peut-être de ce qui se fait ailleurs.

J’en viens à mes questions :

  1. Existent-ils des chiffres spécifiques sur les accidents de piétons dus à la distraction occasionnée par un smartphone dans notre Région ? Dans l’affirmative, quels sont-ils ?
  2. Une étude sur le phénomène des “smombies” est-elle en cours ou prévue en Région bruxelloise ?
  3. Des actions sont-elles prévues pour lutter contre les “smombies” à Bruxelles ? Lesquelles ?
  4. Le développement d’une application pour nos bus et trams de la STIB ou d’autres actions développées dans d’autres pays sont-elles envisagées ?

Je vous remercie pour vos réponses.

Marc LOEWENSTEIN


Pour découvrir le compte rendu des débats, cliquez ici et choisissez la Commission Mobilité du 27/06/2023. Il est disponible quelques jours après la date du débat.

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