Nous sommes tous d’accord sur la nécessité d’améliorer l’offre ferroviaire à Bruxelles. Si le Gouvernement fédéral et la SNCB ont la main et les leviers, le Gouvernement bruxellois doit lui peser de tout son poids pour défendre les besoins des Bruxellois qui utilisent ou qui sont susceptibles d’utiliser le train.
Question orale de M. Marc LOEWENSTEIN, député bruxellois DéFI, à Mme Elke VAN DEN BRANDT, Ministre, chargée des Travaux publics, de la Mobilité et de la Sécurité routière.
Concerne : L’évaluation de l’impact des retards des trains et de l’annonce d’une hausse de tarifs de la SNCB sur la mobilité bruxelloise.
Selon l’enquête fédérale sur les déplacements domicile-travail 2021-2022[1], l’usage du train pour venir travailler en Région bruxelloise diminue de 11% entre 2017 et 2021 tandis que l’usage de la voiture augmente de 1,2% et que le covoiturage chute de 17,8% sur la même période. Ces chiffres sont sans doute à contrebalancer par une plus grande utilisation du vélo, par le télétravail, par des déplacements domicile-travail en bus ou en métro… mais couplés à d’autres chiffres cela pousse quand même à réfléchir. En effet, 10% des trains de voyageurs arrivent en gare avec plus de 5 minutes de retard en Belgique en 2023. C’est beaucoup, surtout que les tarifs augmentent à partir de ce 1er février 2024.
De nombreux navetteurs et leurs employeurs, mais aussi des voyageurs plus occasionnels, pourraient bien se poser la question de l’usage du train pour leurs déplacements. Je pense que personne n’aime voir les prix grimper si le service ne suit pas. On doit aussi se poser la question de l’impact de ces retards sur le moral des voyageurs et sur leurs choix de mobilité dans les années qui viennent. En effet, à quoi bon prendre le train si c’est pour l’attendre pendant de longues périodes sur des quais bondés et, parfois, se retrouver ensuite à voyager debout ?
Bref, vous l’aurez compris, je m’inquiète de l’impact de ces retards de train et de leurs conséquences sur celles et ceux qui, employeurs et employés, ont fait le choix de ce mode de déplacement pour se rendre de leur domicile à leur lieu de travail. Ce 1er février, on a donc appris que la SNCB adaptait ses tarifs annuels et augmentait ses prix entre 1,14% (sur une série d’autres produits) et 2,14% (abonnements domicile-travail et abonnements scolaires). La presse précise que cette augmentation impactera également les titres de transports intermodaux. Ainsi, selon La Libre, l’abonnement annuel à Brupass XL passerait à 780€. Or, en consultant les tarifs sur le site internet de la STIB, je constate que ce même abonnement Brupass XL coûte 840€.
Outre le fait que l’augmentation du nombre de navetteurs qui prennent le train pour venir à Bruxelles est une bonne chose pour y réduire la congestion, le rail constitue – même si ses fréquences laissent encore à désirer – une alternative intéressante pour les Bruxellois. Nous devons donc avoir notre mot à dire dans les choix opérés par le la SNCB le Gouvernement fédéral.
Compte tenu de ce qui précède, j’aimerais vous poser les questions suivantes :
- Des études ou des projections ont-elles été réalisées sur l’impact de ces hausses de prix et des retards de train dans les choix de mobilité des usagers qui font la navette en train de chez eux vers Bruxelles ou de Bruxelles vers les deux autres Régions ? Dans l’affirmative, pouvez-vous nous en communiquer les conclusions ?
- Bruxelles a-t-elle été concertée dans le cadre des changements annoncés ? Le Gouvernement a-t-il été concerté plus particulièrement par rapport à la hausse des tarifs du Brupass XL ? Quid plus précisément du tarif actuel de l’abonnement annuel ?
Je vous remercie pour vos réponses.
Marc LOEWENSTEIN
Pour découvrir le compte rendu des débats, cliquez ici et choisissez la Commission Mobilité du 19/03/2024. Il est disponible quelques jours après la date du débat.
[1] https://mobilit.belgium.be/sites/default/files/domain/sustainable%20mobility/Rapport_WWV_2021-2022_FR.pdf